Deux textes de Philippe d’Iribarne

Je retrouve deux articles de Philippe d’Iribarne, l’un paru dans la revue Christus en janvier 2011 (pp.95-104), et l’autre dans Etudes d’octobre 2004 (reproduit dans Cairn).

L’article de Christus, intitulé « Conversion et résistance des cultures », montre que les traits fondamentaux d’une culture influent, beaucoup plus qu’on ne le croit, pendant des siècles, sur sa façon de recevoir l’évangile.

Les dimensions fondamentales de chaque culture, ou ses peurs, structurent son christianisme, dans ses priorités, ses refus, et même éventuellement dans sa façon de traduire l’écriture…
Philippe d’Iribarne donne l’exemple des Etats Unis, où les notions « d’intérêt » et de « maîtrise de la situation » sont fondamentales. Ainsi pour le verset 8,9 de l’épître aux Romains (être « dans la chair » ou « dans l’Esprit »), alors que les traductions françaises emploient souvent l’expression « emprise de l’Esprit » etc., cette traduction n’est pas imaginable aux USA, où au contraire une traduction va jusqu’à parler de « vos intérêts » (… ne sont pas dans la chair..).

Chaque culture a ses « évidences » propres, sur la manière de donner sens aux événements et de résoudre les difficultés. Ainsi au long des siècles en Europe, les notions d’honneur et de grandeur avaient beaucoup d’importance, comparées à l’humiliation d’une position servile; des saints ont mis en relief la grandeur du service des pauvres. Et Augustin avait insisté sur c’est ce que l’on fait, et non ce que l’on subit, qui déshonore.

Dans un pays d’Afrique où domine la peur de l’action d’esprits mauvais, la foi prend la forme d’une croyance en la plus grande puissance de Dieu.
Pour les pays où le christianisme est relativement récent, il n’est pas étonnant que les anciens comportements subsistent et que, par exemple, les chrétiens des hautes castes aient parfois du mal à frayer avec ceux qui sont issus des basses castes.
Il faut que peu à peu des manières novatrices d’être au monde aient le temps de se constituer.

L’article d’Etudes est intitulé « Christianisme et lien social » et concerne « la forme spécifique que prend le lien social dans des sociétés marquées par le christianisme« ; il y a des « interactions complexes » entre le christianisme et les diverses cultures.
Cela concerne particulièrement le contrôle social, l’autonomie, et la diversité.

Il faut porter attention à la manière dont l’expérience du monde est structurée, et en particulier à la manière dont l’autre et perçu; et à ce qu’il en résulte dans la façon dont les rapports qu’on entretient avec lui sont vécus, en particulier la différence.
Les chrétiens admettent que la division est un état indépassable de l’humanité, et que ceux qui la provoquent ne sont pas irréductiblement mauvais. De même les textes évangéliques mettent en évidence la complexité des personnes, vue comme irréductible aux catégories auxquelles il paraît commode de les rattacher.

D’autre part « les mythes de fondation de la modernité voient le pauvre comme un être à émanciper, et qui n’a pas accès à une pleine dignité de citoyen tant qu’il ne l’est pas, ou du moins tant qu’il ne se bat pas pour l’être. Ce regard est terrible pour celui qui est vu comme complice de sa propre déchéance, ou même si déchu qu’il n’a plus la force de lutter pour changer son sort. »
« On est bien loin d’une vision évangélique, où la dignité des pauvres, aimés de Dieu, n’a rien à voir avec la manière dont ils s’inscrivent dans un système de pouvoir, et est déjà présente avant même que leur destin politique et économique ait pu être transformé. C’est sans doute dans la mesure où subsistent des restes d’une vision chrétienne que les pauvres peuvent échapper quelque peu à la cruauté du regard moderne.« 

« D’un autre côté, dans la mesure où le regard moderne considère avant tout les personnes comme des sujets de droit, le désir d’égalité qui est au cœur des idéaux modernes incite à accorder les mêmes droits à tous les « choix de vie », et à déclarer qu’ils sont également respectables. Il est impossible d’échapper à cette neutralité sans « stigmatiser » ceux dont on pense qu’ils se fourvoient. Au contraire, le regard évangélique permet d’avoir une attitude positive sur ceux dont il est reconnu qu’ils s’égarent, sans affirmer pour autant que tout se vaut. »

« Pour exister, cette influence chrétienne sur la qualité du lien social n’a pas besoin d’être reconnue dans une constitution. En revanche, si les chrétiens explicitaient mieux ce que le message dont ils sont porteurs apporte dans ce domaine, ce message porterait sans doute plus de fruits. Une nouvelle figure du christianisme historique, mêlé à l’ordre du monde, récupéré par lui en un sens, tout en le travaillant en un autre, est à inventer.

Français et américains: le travail, les relations

Dans son excellent livre “Français et américains, l’autre rive”, Pascal Baudry montre par exemple (p.141 et suivantes) combien l’attitude est différente de part et d’autre de l’Atlantique.
“Pour un américain, la relation est secondaire par rapport à la tâche: on établit le minimum de relation nécessaire, puis, quand la tâche est terminée, on dissout la relation.
“Au contraire en France, on cherche à construire une relation, puis, si la relation est bonne, on envisagera peut-être de faire une tâche ensemble.’”

(Je résume, les développements de Pascal Baudry méritent lecture).

Approches #6

4-1-2009

Catégorie: Uncategorized — @ 17:39 

Ce blog s’arrête et est remplacé par un nouveau site.
Cela fait plus de trois mois que j’y travaille!
Le nouveau site se veut une formule plus souple que le blog. Vous verrez et donnerez votre avis!

Tous mes blogs actuels ferment et sont remplacés par ce site unique http://www.plestang.com, pas encore complètement fini a vrai dire!

A ce nouveau site est associé un nouveau blog, unique, dont la fonction est d’annoncer les nouveaux textes, et de permettre la discussion.
Le flux RSS correspondant est http://feeds.feedburner.com/PhilippeLestangLeBlog.

Vous verrez que j’ai quand même pas mal écrit depuis trois mois

Attention: commenter sur le nouveau blog, et pas sur celui-ci qui ne m’est plus complètement accessible!Commentaires (0)

25-8-2008

Une présentation du christianisme, sur “Knol”

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 10:52  Modifier

Dans la ligne de mon précédent texte sur “Approches“, j’ai mis en ligne il y a quelques semaines sur “Knol” un texte de présentation du christianisme.

J’écrirai prochainement un billet sur le blog “Parler du web” pour présenter Knol, outil de Google qui est plus un complément de Wikipedia qu’un concurrent.

La communauté francophone des “Knoleurs” est déjà assez active, et plusieurs de ses membres ont fait sur mon texte des commentaires intéressants et pertinents.

Vos remarques sont bienvenues, ici ou sur “Knol” !
A bientôt!Comments Off

14-7-2008

Un nouveau blog: “Traduire la Bible”

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 20:59  Modifier

Je viens de créer un blog consacré à des réflexions sur la traduction ou l’adaptation du texte de la Bible.
Il y a longtemps j’avais écrit le texte “Jésus amour“, adaptation des quatre évangiles en un seul récit. Mes préoccupations demeurent inchangées. C’est bien souvent qu’au cours de la messe, en entendant une lecture tirée de la Bible, je suis insatisfait et pense: “Non, vraiment, ce n’est pas ainsi qu’il faut expliquer le christianisme aujourd’hui; cette traduction demande à être revue”.

Le blog “Traduire la Bible”, http://traduirelabible.wordpress.com/, se situe à la fois dans la ligne de Jésus amour et dans celle du texte “Approches“. 

L’un des premiers billets porte, comme vous le verrez, sur Matthieu 10,37: “Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi” (regarder aussi l’échange de vues qui a commencé en “commentaires”).

Bonne lecture!Commentaires (1)

12-7-2008

Pas de femmes prêtres?

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 18:11  Modifier

Je lis dans le blog de John Allen (en anglais) l’interview d’un théologien italien sur la question de l’ordination de femmes à la prêtrise. L’argument principal est que Jésus n’a jamais hésité à prendre des libertés avec les coutumes de la société juive et à s’écarter de ce qui y était accepté; si donc il a choisi uniquement des hommes comme apôtres, nous devons nous y tenir.

Peut-être.. Mais lorsque Jésus par exemple ne respecte pas le sabbat, il n’engage en fait que lui-même; et lui est capable de s’affranchir des règles de son époque. Tandis que les futurs responsables de l’Eglise vivront au coeur du monde quand il ne sera plus là. Il paraît donc logique que Jésus ait choisi les apôtres en tenant compte de la société au sein de laquelle ils auront à vivre.
L’argument ci-dessus me semble donc discutable. Notre société a changé; comme dans la parabole des talents, Jésus n’attend pas que nous conservions avec peur le “talent” qu’il nous a confié, mais bien que nous le fassions fructifier.

L’ordination de femmes célibataires serait d’ailleurs pour l’Eglise plus appropriée que celle d’hommes mariés, qui avec leur charge de famille seraient moins disponibles et moins mobiles.

Il reste me semble-t-il surtout une question sociologique: car il y a sans doute des régions du monde où l’ordination de femmes ne serait pas acceptée socialement.
L’Eglise peut-elle développer en son sein une diversité plus grande, et mettre en place dans certaines régions des solutions nouvelles? C’est une question qui ne se pose pas seulement pour l’ordination des femmes, mais pour bien d’autres sujets (liturgiques par exemple). Pourquoi cette peur de la diversité? Le centralisme romain est-il lui aussi voulu par Jésus et intangible?Comments Off

26-6-2008

Bref plan pour un enseignement biblique

Catégorie: ApprofondissementBible — Ph.L @ 14:35  Modifier

Il est possible que je sois invité de temps à autre à faire un “enseignement” devant un groupe chrétien. J’esquisse ici ce que peut être la structure d’un tel enseignement, portant sur un passage de la Bible.
Deux parties: la première sur les aspects en quelque sorte “techniques” du texte; la deuxième plus spirituelle.

L’un des buts de la première partie est de montrer aux auditeurs comment procéder eux-mêmes quand ils étudient un texte. Il s’agit notamment:
– de regarder ce qui vient avant le passage étudié et ce qui vient après;
– de regarder quels mots sont répétés dans le passage, ou encore sont remarquables;
– de regarder quels mots ou expressions se retrouvent ailleurs dans la Bible.
– le cas échéant de regarder les différences entre le texte étudié et ses parallèles dans d’autres évangiles.

Cette étude technique peut être précédée si nécessaire par une partie concernant l’auteur du livre biblique étudié et son contexte, etc.

Ainsi par exemple l’évangile d’aujourd’hui (Matthieu 7,21 à 27 – “Jamais je ne vous ai connus”; maison sur le roc) vient à la fin du discours sur la montagne; il comprend des phrases analogues à l’épisode des vierges folles; et il peut-être l’occasion d’une réflexion sur la volonté du Père (y.c. l’agonie); ainsi que sur le “roc” (quels sont nos rocs, dans notre vie spirituelle).

28.07.08 – Une des façons de repérer des idées importantes dans un texte biblique est en quelque sorte de créer une liste de mots-clef du texte, de “tags”, comme on le fait sur un blog.

2.09.08 – Autre méthode utile: “fermer le texte” et le réécrire de mémoire: on voit vite quels mots du texte on n’avait pas bien retenus…
Il est bon naturellement de consulter les notes des diverses bibles (y.c. notamment la “Bible expliquée”), ainsi que les commentaires des ouvrages généraux. Et de comparer les diverses traductions.

Sur un sujet voisin : Un enseignement sur la Trinité.Comments Off

23-6-2008

Se protéger pour ne pas juger

Catégorie: ApprofondissementPsychologie — Ph.L @ 17:57  Modifier

Si on juge l’autre, c’est souvent parce qu’on a peur de lui.
Il y a en fait deux sens du mot juger: car il est nécessaire d’évaluer les situations où nous nous trouvons, de les juger, ce qui inclut parfois d’évaluer aussi la ou les personnes qui y sont impliquées; et le cas échéant de faire part à d’autres de l’évaluation que l’on fait. Mais en restant dans la charité.

Un autre sens du mot juger, courant pour les chrétiens mais pratiquement absent des dictionnaires, est l’opinion critique négative portée sur une personne, en pensée ou en paroles.

Si on a une telle réaction par rapport à quelqu’un, c’est peut-être que sa façon d’être ou d’agir nous semble une menace pour nous (consciemment ou inconsciemment). Nous nous sentons agressé; nous ne savons pas comment agir ou réagir.
Car nous avons tous nos fragilités, plus ou moins grandes.

D’où la nécessité de protections, de barrières, à mettre en place ou à rétablir.
Parfois il faudra simplement, comme Thérèse de Lisieux, fuir pour éviter la situation. Parfois trouver une autre solution. 

Développer en soi des protections par rapport aux autres, créer éventuellement des distances pour pouvoir garder la paix intérieure, est une tâche psychologique importante. Il s’agit de prendre soin de soi-même, de s’aimer soi-même, pour pouvoir aimer les autres.

Si donc on a envie de juger quelqu’un ou si on a peur de lui ou d’elle, il sera bon d’apprendre à se protéger; de chercher quelles barrières on pourrait placer.
Lorsque cette habitude de se protéger sera intégrée, le besoin de juger ou de critiquer s’estompera. Les peurs seront plus supportables.

Voir, sur le blog “Chemins de lecture” mon commentaire au billet de Claude Hériard.
Voir aussi, sur un thème voisin:   L’indulgence, cette vertu si rare.Commentaires (1)

22-6-2008

Comte-Sponville et le “Dieu caché”

Catégorie: RecherchesOuvertures — Ph.L @ 18:20  Modifier

Dans le chapitre “Dieu existe-t-il?” de son livre “L’esprit de l’athéisme”, André Comte-Sponville examine certains arguments des chrétiens qui expliquent que Dieu se cache volontairement pour nous laisser libres de croire en lui ou non, de suivre ou non ses commandements.
Ce que répond Comte-Sponville mérite me semble-t-il réflexion (c’est pages 106 et suivantes):

“(Puisque) Dieu est partout (..) et tout puissant, c’est donc qu’il refuse de se montrer (…). Je n’ai plus l’âge de jouer à cache-cache.”
A cette première remarque on peut sans doute répondre que pour le “voir” il faut développer les bons organes de “perception”. Voit-on l’électricité? Cela me fait penser à la suggestion du diable lors de la tentation. On dit à Dieu: “Puisque tu es tout puissant, montre-toi donc…”. Mais qu’est-ce qu’on appelle “se montrer”? Montrer quelque chose de lui qui lui ressemble vraiment? Un bras?! Un orage? Il s’est montré en Jésus-Christ. C’est ce qui approche le plus ce que nous pouvons percevoir de lui! Mais il est vrai que cette méthode choisie par Dieu, de se révéler à travers un homme d’un pays particulier à une époque donnée, conduit à ce que bien des hommes n’auront pas eu l’occasion de le connaître: par exemple ceux qui ont vécu dans d’autres pays et à des époques antérieures à lui… Donc en ce sens Dieu a bien choisi de ne se montrer que peu à peu à l’humanité. 

Comte-Sponville poursuit: “Si Dieu se cache pour nous laisser libres (..) (c’est donc que) nous serions plus libres sur Terre que les bienheureux dans leur Paradis, eux qui voient Dieu ‘face à face’ (1ère aux Corinthiens)”.
Raisonnement logique! Il faut donc repartir du début, pour voir où est l’erreur. Elle est peut-être justement dans les affirmations de départ, qui ne sont pas exactement ce que dit la Bible.
Dieu se cache-t-il? Il y a deux références en ce sens, dans le Deutéronome: “Je leur cacherai ma face” (31,17 et 32,20) . Mais c’est justement l’exception! Et cela veut dire que le peuple élu ne verra plus, pendant quelque temps, l’action de Dieu, alors qu’habituellement il la voit. Autres références, dans les psaumes et dans Isaïe: “Tu nous caches ta face” ou “Tu es un Dieu caché”. Cela rejoint les nombreux passages où il est dit que les desseins de Dieu sont cachés. Nous n’avons pas toujours le sentiment de sa présence (et certainement pas la compréhension de ses plans!). Mais pour moi, comme le dit Saint Augustin, c’est nous qui sommes loin, alors que lui est toujours là: “Vous étiez au-dedans de moi; mais j’étais hors de moi; et c’était là que je vous cherchais”.
Après la mort, espérons-le, nous serons toujours en nous: pleinement présents à nous-mêmes, et ouverts au Dieu toujours présent.
Donc il n’est pas juste de dire que “Dieu se cache pour nous rendre plus libres”. Il se montre peu à peu, au fur et à mesure que nous le cherchons et sommes capables de l’accueillir.

Objection suivante de Comte-Sponville: “Prétendre que Dieu se cache afin de préserver notre liberté, ce serait supposer que l’ignorance est un facteur de liberté“.
On vient de le voir: en réalité Dieu ne se cache pas; donc l’argument des chrétiens qui disent que Dieu se cache pour préserver notre liberté est à tout le moins mal formulé.

Comte-Sponville dit: j’ai prié (dans mon enfance), j’ai demandé, et jamais il ne s’est manifesté à moi. Sans doute Comte-Sponville attendait-il, comme il le dit d’ailleurs, que Dieu lui “parle”. Mais ceci reste l’exception, en quelque sorte un sommet dans un itinéraire. C’est par Jésus-Christ et par l’Eglise qu’habituellement Dieu nous montre qui il est, et nous propose d’entrer dans un chemin d’approfondissement personnel.

Selon la façon dont le christianisme vous est expliqué, et suivant les caractéristiques de votre personnalité dans les périodes où il vous est présenté, vous pouvez y reconnaître le Dieu qui comble votre esprit et votre coeur, ou au contraire peut-être n’y adhérer que temporairement.Comments Off

21-6-2008

Delumeau: “Un christianisme pour demain”

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 10:59  Modifier

Je connaissais bien sûr le nom de Jean Delumeau, et j’ai “La plus belle histoire du bonheur”, qu’il a écrit avec André Comte-Sponville et Arlette Farge. Mais c’est en parcourant au hasard les “premiers chapitres” proposés en ligne par les éditions Grasset que j’ai découvert “Guetter l’aurore” (2003) et “Le christianisme va-t-il mourir?”(1977) , regroupés maintenant sous le titre “Un christianisme pour demain”. 

“Guetter l’aurore” examine en une série de textes très clairs la situation actuelle du christianisme ainsi que – c’est ce qui m’a surtout intéressé – “la pertinence scientifique du rejet de la transcendance”, l’idée de péché originel, diverses questions théologiques controversées, et enfin l’oecuménisme et l’interreligieux.

Ne pouvant évoquer tous les aspects de ce livre dense, je veux mentionner particulièrement les chapitres 3 et 4, qui essaient de montrer que “l’univers et l’homme ne sont pas le produit du hasard”. Comme le dit un biologiste qu’il cite, “la finalité est une dame sans laquelle aucun biologiste ne peut vivre, mais qu’il est honteux de montrer avec (soi) en public”. Citant de nombreux scientifiques, et prenant notamment l’exemple de l’embryon, dont le développement réalise un programme c’est à dire un projet, Jean Delumeau décrit l’évolution comme un fleuve qui se fraie un chemin en fonction des contingences multiples qu’il rencontre, mais qui a bien pour projet la vie, puis l’intelligence. Que nous ne sachions pas où est le “programme” qui conduit cela (alors que pour l’embryon nous commençons à le connaître) ne change rien à l’existence probable d’un tel programme. [Cette dernière idée ne figure pas telle quelle dans le livre, mais il me semble qu’elle traduit bien ce qu’il explique notamment p. 63 ].

Le reste du livre et le livre “Le christianisme va-t-il mourir?” évoquent tout un ensemble de questions, les unes analogues à celles que présentait Jacques Duquesne dans son “Jésus”, mais exprimées avec plus de nuances, et les autres voisines de certaines de celles que je présente dans mon texte “Approches“. Notamment sur l’indispensable tolérance à introduire entre églises chrétiennes, pour accepter la diversité au sein d’une même chrétienté enfin réunie.

Les réflexions historiques sont nombreuses et très utiles: par exemple sur le caractère relatif de la christianisation au Moyen Age, et l’apport des deux réformes, protestante et catholique; et aussi sur les mises en garde qui n’ont pas manqué à l’Eglise au cours des siècles contre son attitude de pouvoir temporel. Le premier procès qui a été fait à Luther, indique Delumeau, l’a été devant un tribunal chargé des questions financières! Normal, puisque l’action de Luther risquait de diminuer les ressources…

A travers toutes ces réflexions, dont il est impossible de faire entrevoir ici la richesse, Jean Delumeau propose au total une vision modérément optimiste. La situation actuelle, écrit-il notamment, représente un “retour au bon sens”. “Elle sera un bien si, grâce à elle, la Parole de salut est désormais présentée dans l’humilité, la pauvreté et la charité à des gens libres de la refuser”.Comments Off

17-6-2008

Qu’est-ce qu’un “fait”?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 16:58  Modifier

Il m’arrive d’employer l’expression “le fait Jésus”, ou même “le fait que constitue la résurrection de Jésus”. Certains de mes interlocuteurs tiquent, considérant que l’on n’est pas ici dans le domaine des faits mais dans celui de la foi… Voyons cela de plus près.

Le “Vocabulaire de la philosophie” d’André Lalande, qui reprend les travaux de la Société française de philosophie, donne la définition suivante: “Fait: Ce qui est ou ce qui arrive, en tant qu’on le tient pour une donnée réelle de l’expérience, sur laquelle la pensée peut faire fond”.

Les mots-clefs dans cette définition sont assurément “on le tient pour” !
Tant il est vrai que la perception et les convictions jouent un rôle dans ce que l’on accepte comme étant vrai, comme ayant une existence. Ainsi dans le domaine du nazisme il y a, on le sait, des “négationnistes”.
Galilée, et sans doute aussi aussi Christophe Colomb, ont affronté des gens qui ne croyaient pas qu’ils décrivaient des faits. 

Pour certains faits, il faut s’en remettre au témoignage de tiers: par exemple même si je n’ai pas vu un accident, je peux savoir qu’il a eu lieu (c’est un fait pour moi), en raison des personnes qui m’en ont parlé.
La notion de fait, ajoute le Lalande, quand on la précise, se ramène à un jugement d’affirmation sur la réalité extérieure“.

L’existence de Jésus est maintenant généralement admise. Les grandes lignes de sa vie, et son enseignement tel que décrit par le Nouveau Testament, sont généralement acceptés comme des faits.
Pour un croyant, ce qu’a été Jésus comprend aussi l’affirmation de sa divinité: avec les apôtres, les chrétiens sont convaincus que Jésus s’est bien présenté comme le Fils de Dieu. C’est donc pour eux un fait que Jésus a affirmé cela. 

C’est tout cet ensemble que j’appelle le fait Jésus: un fait dont le non croyant n’accepte qu’une partie, mais qui pour moi est avéré.

Il en va de même pour la résurrection. Je crois que c’est un fait, c’est à dire qu’elle a bien eu lieu.Commentaires (5)

12-6-2008

Une “carte de visite”

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 18:14  Modifier

On peut en créer autant qu’on veut, avec Wordle

Mots en couleur

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5-6-2008

Encore sur le pardon

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 8:13  Modifier

J’ai déjà écrit plusieurs textes sur le pardon: notamment en 123456 et 7.

Avec un ami qui s’interrogeait hier sur cette question, j’ai d’abord évoqué le cas de ces femmes – il y a aussi des hommes – qui ont été victimes d’abus sexuels (inceste) tout au long de leur enfance. Combien de dizaines d’années leur faudra-t-il pour atteindre une paix spirituelle suffisante pour envisager le pardon – si elles y parviennent?
Le pardon n’est pas un acte volontaire que l’on plaque sur ce que l’on ressent, en se niant soi-même.
Une spiritualité épanouie concerne l’ensemble de la personne, telle qu’elle est.

Mais, ajoute mon ami, Jésus n’a-t-il pas dit de pardonner? Certes, mais il n’a pas dit que c’était facile. Dans le discours sur la montagne (Matthieu 5) il dit aussi de tendre l’autre joue, et “à qui veut … te prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau”. Combien de chrétiens ont atteint le point où ils pratiquent vraiment cela? C’est une sorte “d’objectif évangélique”, le but de toute une vie.

Pour atteindre ce but il faut commencer par voir clair en soi-même. Et se placer, humblement, tel qu’on est, entre les mains du Seigneur: sans culpabilité (voir “à propos du péché“); avec amour et patience.Comments Off

14-5-2008

L’incarnation et les extraterrestres

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 14:24  Modifier

Isabelle de Gaulmyn, dans son excellent blog “Vu de Rome“, évoque ce 14 mai la réponse du directeur de l’observatoire du Vatican interrogé à propos des extraterrestres. Il croit à leur existence, mais pour lui il s’agit, soit d’animaux supérieurs (!), soit de personnes n’ayant pas connu le péché et n’ayant donc pas besoin de l’incarnation!

La réponse de ce père jésuite m’apparaît marquée d’une prudence remarquable…
Pourtant il y a me semble-t-il au moins deux autres hypothèses (il me semblait avoir déjà écrit là dessus il y a quelques années, mais je ne retrouve pas mon texte):
– Que Dieu se soit aussi incarné chez eux! Pourquoi pas? Jésus peut aller aussi dans ces autres “demeures”!
– Ou alors, soyons orgueilleux et rêvons un peu, qu’il nous appartienne, à nous misérable planète des confins d’une galaxie quelconque, de révéler le Dieu d’amour aux civilisations éventuellement “supérieures” avec qui nous serons peut-être un jour en contact. Jusqu’à ce qu’un jour, comme la terre actuellement, toutes les galaxies soient “à une journée de voyage” et qu’ainsi le Christ puisse être révélé à tous.

Mais à vrai dire, quel besoin de tout “mettre en théologie”! Nous savons ce qu’il en est pour nous: Dieu nous a révélé son amour. Ce qu’il en est des autres civilisations, c’est son affaire: “Que t’importe! Toi, suis-moi!” (Jn 21,22)Comments Off

13-5-2008

Un chapelet chanté?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:13  Modifier

A la fin de la messe d’aujourd’hui 13 mai, fête de Notre Dame de Fatima, nous avons chanté le très beau “Je vous salue Marie” de Frère Jean-Baptiste de la Sainte Famille, dont j’ai déjà parlé dans mes “notes“. L’animateur de chant nous l’a fait reprendre une deuxième fois; puis une troisième. Eh bien, ai-je pensé, nous voilà partis pour une dizaine de chapelet! Et je me suis réjoui.

Ce serait bien en effet si le chapelet était quelquefois chanté avec cet air-là (et ces paroles-là)! Ce serait mieux que la répétition parfois lugubre de paroles marmonnées à toute allure. Peut-être y a-t-il d’ailleurs des endroits où cela se fait?Comments Off

8-4-2008

Caravane…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:50  Modifier

Un ami me signale ce texte de Georges Montaron que je trouve éclairant:

“Je vois le peuple de Dieu comme une grande caravane en marche. Au centre les pasteurs, avec leur grand bâton de berger, servent de repère. Certains sont groupés autour du pasteur, certains traînent et il faut les aider, d’autres à l’avant essaient des chemins, ouvrent des voies et s’égarent parfois un peu. Les pasteurs les rappellent, et essaient de guider la grande caravane… “

Ce texte, extrait du livre “Quoi qu’il en coûte”, décrit sans doute surtout l’église catholique; mais il peut s’appliquer avec les changements appropriés à tous les chrétiens.

N’est-il pas particulièrement important aujourd’hui d’ouvrir des chemins?
En effet, et mon ami cite à ce propos Pierre Gibert rendant compte dans “Etudes” du livre “Confession d’un cardinal”:

“Ce qui a fait jusqu’ici les apparences de l’Église va s’effondrer”… 

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1-4-2008

“Ce qu’il faut que je sache, je le sais”

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 13:38  Modifier

C’est Jésus qui parle ainsi, à la première page du nouveau livre d’Anne Rice que je viens de recevoir, “The Road to Cana” (voir ici ma présentation du premier livre de cette série “Christ the Lord”).

Jésus parle à la première personne, et j’aime beaucoup cette affirmation:
Ce qu’il faut que je sache, je le sais; et ce qu’il faut que j’apprenne, je l’apprends“. 

J’y vois la meilleure réflexion que j’aie jamais lu sur la psychologie de Jésus et sur sa relation avec son Père: sur ce que Jésus sait ou ignore.
Cela veut dire aussi: “Ce que je n’ai pas besoin de savoir, je ne le sais pas!” Ce qui peut notamment s’appliquer à la passion…
Il m’est arrivé d’écrire sur la question, et j’argumentais en termes de sainteté très haute de Jésus, l’amenant à connaître et à comprendre ce que l’homme moyen ne comprend pas. “Qu’est-ce qu’un homme, écrivais-je, quand il est complètement habité par l’amour?” Et j’ajoutais: “C’est quelqu’un qui fait éclater les limites de la condition humaine”.

Anne Rice propose une approche où le Père intervient davantage: “Ce qu’il faut que je sache, je le sais”!
Je trouve cela génial.Comments Off

6-1-2008

“Charismatique”?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 17:30  Modifier

J’ai déjà écrit divers textes sur l’approche charismatique (voir notamment ici et ici). Mon fils François vient de m’offrir pour Noël le livre du Cardinal Congar “Je crois en l’Esprit Saint” (Cerf 1995), et j’y relève en page 442 et suivantes des remarques de Soeur Jeanne d’Arc à propos du congrès de la Pentecôte 1975 à Rome auquel elle avait participé; ci-après brefs extraits:

Lorsqu’un groupe de prière (…) est inondé de (…) dons de l’Esprit, prophéties, guérisons, oeuvres de puissance, conversions éclatantes, nous le constatons en disant: “c’est un groupe charismatique” et nous en louons le Seigneur.
Mais s’il nous arrivait de dire “Nous voulons fonder un groupe charismatique“, l’expression ne serait pas acceptable: nous donnerions l’impression de siffler le Saint-Esprit, comme si nous pouvions présumer de ses intentions et disposer de lui à notre gré; il ne nous appartient pas de décider que cette réunion sera charismatique ou non. C’est son affaire à lui seul. (…)

.. je ne suis pas sûre qu’on puisse dire, comme ce mot d’enfant qu’on a fort applaudi au Congrès: “Etre charismatique c’est être pleinement chrétien”. Attention. Il faut relire Saint Paul. Etre pleinement chrétien, cela se mesure seulement et uniquement à la plénitude de la charité.

Et cela continue ainsi, rejoignant assez largement ce que j’ai écrit dans “Choisis d’aimer”.

Je compléterai éventuellement ce texte au fur et à mesure de ma lecture du livre.Comments Off

3-12-2007

La foi, c’est l’espérance?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 22:07  Modifier

Je dois dire ma déception à la lecture de l’encyclique “Spe salvi”. Il y a certes des choses utiles, par exemple l’invitation aux chrétiens de faire leur autocritique. Mais pour qui a le souci d’une théologie un peu rigoureuse, les premiers paragraphes posent de vrais problèmes. “La foi est espérance” écrit le Pape. Ah ? Ce n’est pas ce que dit, par exemple, le catéchisme de l’église catholique…

En réalité l’encyclique ne traite pas de la vertu d’espérance, mais du contenu des espoirs des hommes…

Et quand je lis dans l’introduction: “Simplement parce que l’espérance existe, nous sommes rachetés”, je me demande s’il s’agit de théologie ou de réflexion spirituelle… Pourquoi pas, mais c’est, au moins, surprenant.

Il y a des passages intéressants, quoique difficiles, sur la différence entre “hypostase” et “hyparconta”, et sur “hypomone” et “hypostole”! Je vous laisse lire, mais cela me paraît clair. Ou encore sur la façon dont, notamment à partir de Francis Bacon, les hommes se sont centrés sur la raison et sur la liberté: toute l’histoire de la modernité est ainsi reparcourue; classique mais utile.

Un lecteur français doit avoir en tête que la distinction entre “espérance” et “espoir” n’existe ni en latin (”spes”) ni en allemand (”Hoffnung”), ni d’ailleurs, pour l’essentiel, en anglais (”hope”).

Au total un texte dans lequel il m’a fallu 48 heures pour dépasser la première page, tant ce qui était dit me paraissait théologiquement discutable.

Il s’y ajoute, last but not least, que la traduction française est très défectueuse: entre “mot” remplacé par “parole” (par exemple au paragraphe 9), “plus encore” par “ultérieurement” (paragraphe 8 ), et des modifications complètement inexplicables, comme à la fin du 9 à propos d’hypostole, ou encore l’ajout d’un “tous” à la première ligne, j’ai dû travailler en ayant sous les yeux trois ou quatre versions linguistiques pour essayer d’y voir clair.

L’encyclique veut traiter des espoirs des hommes.
Elle s’adresse en fait aux chrétiens. Mais je ne suis pas sûr que beaucoup la liront.

7.12 – Plusieurs des erreurs de la traduction française ont été corrigées. Reste par exemple le “ultérieurement” mentionné ci-dessus, et “illuminisme” au paragraphe 19 (pour “Lumières”)… Par contre l’édition papier qui vient de sortir les comporte encore, en tout cas Tequi (source: “Le salon beige”).Comments Off

24-11-2007

La tentation, l’agonie

Catégorie: Bible — Ph.L @ 15:42  Modifier

:-)

Une réflexion sur les similitudes entre l’agonie du Christ et sa tentation est faite, dans un texte que je trouve remarquable, par quelqu’un que j’ai le plaisir de bien connaître. 

Ce sont deux passages où Jésus est seul, où un ange ou des anges s’approchent, et où quelque chose est répété par trois fois. 

En notant aussi que l’on peut interpréter la demande de Jésus au présent: quand il dit “Que cette coupe s’éloigne de moi”, il peut s’agir de l’agonie elle-même…

Je ne sais si on trouve déjà ailleurs la réflexion que Catherine esquisse.Comments Off

21-11-2007

A propos de la bible hébraïque

Catégorie: Bible — Ph.L @ 12:24  Modifier

Un bref billet à propos de la liste des livres admis dans la bible hébraïque, suite à deux conférences du rabbin Serfaty.

On sait que cette liste a été fixée par les autorités pharisiennes à la fin du premier siècle de notre ère. Ont été écartés les livres que nous appelons “deutérocanoniques” (les Maccabées, Baruch etc.).

Ce n’était pas seulement une question de langue: en effet le premier livre des Maccabées était disponible en hébreu, et de même par exemple le Siracide.

Le Siracide, bien que non retenu, a continué à être cité par le judaïsme rabbinique jusqu’au 12° siècle. Il était regardé, dit la TOB, comme utile à l’édification des croyants. Au XX° siècle on considérait son texte hébreu comme perdu… jusqu’à ce qu’il soit retrouvé dans les grottes de Qumrân.

Le premier livre des Maccabées est un exemple des raisons qui ont guidé les choix des docteurs juifs: il n’a pas été retenu, explique le rabbin Serfaty, parce qu’il parle de la dynastie hasmonéenne, qui ne descendait pas du roi David…Comments Off

25-10-2007

“Segond 21″: une nouvelle traduction de la Bible

Catégorie: Bible — Ph.L @ 18:32  Modifier

La Société Biblique de Genève vient de publier la première édition d’une traduction nouvelle qui, selon l’introduction, s’inspire de la traduction Segond. Elle porte le nom de “Segond 21″ et a pour slogan: “L’original, avec les mots d’aujourd’hui”.

Brochée et très bon marché, cette édition devrait être suivie de deux autres: l’une “de référence” avec 23000 notes, et l’autre apparemment destinée aux jeunes, sous le titre MaBible.net.

Cette première édition ne comprend qu’une introduction générale de 6 pages et pour chaque livre un bref texte de 4 ou 5 lignes. Elle est écrite en petits caractères et vendue… 1 euro 50 ! Un record!

Voici sur un passage de l’Epître aux Romains (6,19) une comparaison avec la “Segond 1910″, la “Nouvelle Segond” et la traduction “Parole de Vie”. 

Segond 1910:
Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité, pour arriver à l’iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté.

Nouvelle Segond:
Je parle de manière humaine à cause de la faiblesse de votre chair: de même, en effet, que vous avez mis votre corps tout entier, comme un esclave, à la disposition de l’impureté et du mal, pour aboutir au mal, ainsi maintenant mettez votre corps tout entier, comme un esclave, à la disposition de la justice, pour aboutir à une consécration.

Segond 21:
Je parle à la manière des hommes, à cause de votre faiblesse naturelle. – De même que vous avez mis vos membres comme esclaves au service de l’impureté et de l’injustice pour arriver à plus d’injustice, de même maintenant, mettez vos membres comme esclaves au service de la justice pour progresser dans la sainteté.

Parole de Vie:
J’utilise une comparaison humaine parce que vous avez du mal à comprendre. Autrefois, comme des esclaves, vous aviez mis votre corps au service d’une vie immorale et pleine de désordre, et le résultat, c’était la désobéissance à Dieu. De même, aujourd’hui, comme des esclaves, mettez votre corps au service de ce qui est juste, et le résultat, ce sera une vie qui plaît à Dieu.

La “Bible à la Colombe” (Segond révisée) est très proche, pour le passage considéré, de la Segond 1910. Comments Off

Approches #5

7-10-2007

Colère de Dieu

Catégorie: Bible — Ph.L @ 13:43  

Une brève note sur la colère de Dieu, qui donne l’occasion de créer dans ce blog une catégorie “Bible”:
Dans le groupe Bible que nous animons Catherine et moi, la discussion a notamment porté à la dernière réunion sur la colère de Dieu (dans le premier testament), avec des questions du genre: “La colère n’est-elle pas un péché capital?”…

Les rédacteurs de la Bible ont interprété les événements en terme de colère de Dieu; il était nécessaire pour le progrès spirituel du peuple juif de lui faire comprendre que les actes ont des conséquences, que se détourner de la loi de Dieu entraîne des malheurs. 

Catherine vient de trouver une façon très claire d’énoncer la chose: c’est un peu comme si Dieu disait: 

“Vous ne vous occupez pas de moi? Alors moi je ne m’occupe pas de vous non plus; je laisse la violence du monde s’exercer contre vous.”Comments Off

9-9-2007

Demander au Seigneur de changer

Catégorie: Spiritualité — Ph.L @ 21:32  Modifier

Ce billet est d’un genre différent de ceux que j’ai écrits jusqu’à présent. Je vais essayer, dans ce texte et dans d’autres peut-être ultérieurement, de proposer, selon mes capacités, quelques suggestions spirituelles. Je crée à cet effet la catégorie “spiritualité”.

Un chrétien conséquent constate souvent combien il est loin d’agir selon l’amour, et combien il est loin d’être véritablement au service du royaume. Donc de temps en temps, dans la prière, nous reconnaissons que nous devrions progresser; qu’il serait bien que certaines choses changent dans notre vie. Et il nous arrive de demander avec sincérité au Seigneur de nous changer, de changer des choses en nous.
Il y a donc des moments où nous voulons vraiment ce changement, cette action de Dieu qui nous rapprochera d’une meilleure façon d’agir dans son amour. 

Eh bien lorsqu’on a eu ce désir sincère, et qu’on l’a demandé en telle ou telle occasion au Seigneur, il est bien possible que le Seigneur réponde! Pas forcément de façon rapide ni comme on l’a demandé; peut-être même sans que nous nous apercevions que nous avons légèrement changé de comportement.

Il peut arriver que nous constations ce changement de comportement, ou qu’il se produise en quelque sorte par hasard: dans une certaine circonstance, nous nous apercevons que nous avons réagi différemment de la façon dont nous réagissions d’habitude: nous découvrons qu’une nouvelle attitude s’est faite jour en nous! Par exemple que, face à quelqu’un au visage rebutant, au lieu d’avoir en nous les mêmes pensées négatives que d’habitude, nous avons pensé avec amour à l’autre.

Et il se peut que nous prenions conscience que c’est bien là un changement que nous avions demandé à Dieu, et qui vient de se réaliser. Que ce n’est pas à la force de notre volonté que ceci s’est produit, mais au contraire tout en douceur, en détente, dans une harmonie plus grande au coeur de nous-mêmes.

Face à ce changement que nous acceptons d’attribuer à Dieu, et non à notre action, nous pouvons peut-être avoir une certaine réaction de frayeur, du genre: si Dieu se met à nous changer, nous ne sommes plus maîtres chez nous. 

Mais si nous nous rappelons qu’après tout nous l’avions demandé, notre inquiétude peut se changer en louange:
Dieu nous transforme comme nous le souhaitions, et développe nos talents!Comments Off

27-8-2007

Nuit spirituelle: comme un explorateur?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 17:44  Modifier

On parle beaucoup ces temps-ci des lettres de Mère Teresa, qui révèlent la “nuit de la foi” qu’elle a vécue. Elle ne souhaitait pas semble-t-il que ces lettres soient publiées… La Croix leur consacre un bref article.

Il me semble d’abord que les mots et les phrases ont des sens multiples, en eux-mêmes et surtout dans le contexte très large constitué par toute une évolution spirituelle personnelle. La phrase souvent mise en exergue “Je n’ai pas la foi”… se trouve dans une lettre qu’elle écrit… à Jésus!

Emettons une hypothèse: il y a des moments dans la vie spirituelle où on vit dans une sorte de paix affective intérieure: où l’on se remet facilement entre les mains de Dieu, etc.; d’autres moments, ou les mêmes, où on se sent “assuré” de sa foi, c’est à dire que l’on pourrait assez facilement expliquer pourquoi on croit.

Et puis il y a, surtout quand on avance, des moments où on est comme un explorateur de l’Arctique, avançant avec ses chiens dans la tempête de neige. On avance, on ne peut pas imaginer faire autre chose, mais on n’a plus en soi de pensée, de sentiments, juste cette conviction qu’il faut continuer…

C’est ainsi que je vois ce chemin de sainteté.Comments Off

9-8-2007

Au revoir, “Père Lustiger” !

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 18:50  Modifier

Jean-Marie Lustiger, 22 mars 1964


    Place de la Sorbonne, 22 mars 1964, nos fiançailles!

Oui, au revoir, car j’espère bien vous revoir!
Vous m’avez appris la foi, intransigeante, celle de Thérèse d’Avila:
        “Solo Dios basta!” 

        Merci!Comments Off

16-7-2007

Memento; Nouveau monde

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:40  Modifier

Un seul billet pour deux notes brèves, liées à la messe à laquelle j’ai assisté ce midi:
– Pour le mémento des défunts, au lieu de dire “Souviens-toi de nos frères qui se sont endormis…”, le prêtre a dit “Souviens-toi de toutes les personnes…”. L’emploi du mot “personne” m’a frappé; j’ai pensé qu’il l’avait dit à la place de “hommes”, pour inclure les femmes. Mais cela évite aussi de limiter notre prière à nos “frères” (et soeurs) pour comprendre tous les hommes. Enfin, sous réserve qu’ensuite on ne dise pas “qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection”, car cela élimine un peu trop de monde… La prière eucharistique 3 est un peu mieux de ce point de vue, puisqu’elle parle des “hommes”… qui ont quitté ce monde, “et dont tu connais la droiture”.
– Tout autre chose: pendant la procession de communion un air très doux a été joué sur une cithare. Il m’a fallu un certain temps pour reconnaître dans ce qui semblait être un cantique… le début du deuxième mouvement de la Symphonie du Nouveau Monde: tout à fait un Negro Spiritual! Ce que confirment d’ailleurs les articles à ce sujet que l’on peut trouver sur le web.Comments Off

1-7-2007

De Daniel au “microblogging”

Catégorie: ApprofondissementBible — Ph.L @ 9:57  Modifier

En lisant le livre de Daniel dans le cadre de notre groupe Bible j’ai découvert, comme cela se produit souvent, des points qui ne sont guère mentionnés par les Bibles et que j’aimerais partager: cela rejoint ma réflexion sur des commentaires bibliques “collectifs”

Un ami m’a donné l’idée d’expérimenter un instrument technique nouveau, “Twitter”. J’explique sur le site “Parler du web” en quoi consiste l’outil, ses avantages et ses limites.

Donc si vous voulez voir de petites réflexions sur la Bible que j’écris au long de la journée, rendez-vous sur ce site de “microblogging”ou par RSS…

Parmi les premiers billets: une proposition pour la traduction de Romains 4,3 (”lui fut compté comme une attitude juste”); des liens entre le “fils d’homme” de Daniel et des passages bibliques où Dieu chevauche les nuées. Et une intéressante note de la Bible “Parole de Vie” sur l’utilisation de l’expression “Fils de l’homme” à cette époque; mais je n’ai pas eu la place de mentionner la source…

19.11.07 – Je cesse d’utiliser Twitter. Les commentaires sur la Bible sont désormais accumulés ici.Comments Off

27-6-2007

Un Kyrie où l’on prend son temps

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 21:49  Modifier

A la messe à laquelle je participe à midi le Kyrie est chanté.
Aujourd’hui le prêtre a proposé que l’on s’arrête longuement après chaque invocation, pour prendre le temps de repenser à nos attitudes pécheresses, et éventuellement pour les énoncer à haute voix (l’assemblée est charismatique).

J’ai apprécié ce temps qui nous était laissé pour entrer vraiment dans la messe, en nous remémorant des situations où nous sommes loin d’agir avec un amour parfait.

On a pris le temps qu’il fallait.Comments Off

Rappel sur un moteur de recherche (à propos du “tombeau du Christ”)

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 17:42  Modifier

Certains lecteurs de ce blog n’ont peut-être pas encore repéré le moteur de recherche extrêmement intéressant basé sur Google que j’ai créé en http://www.philippe-lestang.com/, avec si nécessaire des explications complémentaires en http://www.philippe-lestang.com/recherche.htm.

Un exemple d’utilisation: vous cherchez des textes chrétiens commentant le documentaire de J.Cameron sur le prétendu “tombeau du Christ”. En tapant côte à côte les trois mots tombeau Jésus Cameron vous obtenez 13 documents à consulter: ceux qu’un certain nombre de grands sites chrétiens ont publié sur ce sujet!Comments Off

24-6-2007

Eloge de la Bible “Parole de Vie”

Catégorie: ApprofondissementBible — Ph.L @ 10:27  Modifier

La traduction de la Bible dite “Parole de Vie” (Alliance biblique universelle) s’appelait au tout début “Bible en français fondamental”. Elle a été réalisée par des traducteurs dont le but était de s’adresser à des populations ne connaissant que l’essentiel du français, et que tout mot un peu rare aurait dérouté.

Je l’avais découverte lors de la parution de ses premiers éléments: les Psaumes d’abord, que j’avais offerts à plusieurs personnes. Puis le Nouveau Testament, où les épitres de Saint Paul devenaient enfin lisibles!

Bien que simplifiée dans sa syntaxe (usage du présent et de propositions courtes), elle est très fidèle au sens du texte; plus à mon sens que la “Bible en français courant” qui me semble parfois s’écarter trop de l’original hébreu ou grec.

Ces jours-ci, comme nous travaillons en groupe biblique le livre de Daniel, j’ai réouvert cette traduction pour lire les chapitres 7 et suivants (la partie apocalyptique du livre): au moins, dans cette traduction, on comprend facilement ce qui est dit! (Reste, bien sûr, à savoir pourquoi l’auteur du livre a écrit cela, et quelle est la symbolique des images..).

A noter que cette Bible existe en deux versions: avec les livres reconnus par les seuls catholiques (livres “deutérocanoniques”), et sans ces livres.Comments Off

15-6-2007

Accepter d’être agressé…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 10:20  Modifier

Hier, à propos de Matthieu 5,22 (”quiconque se met en colère contre son frère en répondra…”), le prêtre dans son homélie nous a invités à voir clair dans nos colères:
“Sainte colère” dites-vous? Grattez donc un peu! En fait vous vous êtes senti agressé.

La colère est un “péché capital” nous a-t-il rappelé: qui en entraîne beaucoup d’autres; qui nous met sur une pente dangereuse.
J’ai repensé à certaines de mes colères, que je regrette. Et aussi à ma fureur contre des textes à l’argumentation déplorable, comme une ancienne encyclique de 1968… (Humanae Vitae).

:-)

C’est vrai que je me sens agressé par certains textes – encore récemment par le mauvais article d’un journaliste que je croyais de qualité: article qui met des idées fausses dans la tête des gens, et où il raisonne vraiment “comme un tambour”. 
Et puis il y a ce billet, relatant une récente colère…

Quand on se sent ainsi agressé, peut-on éviter la colère, et en prenant conscience de ce qui vous agresse, commencer un “travail sur soi” qui mène à une attitude plus adulte, plus chrétienne? Plus utile aussi!

:-)

D’aucuns diront qu’il faut exprimer sa colère, et non pas la refouler. Sans doute. Mais c’est encore mieux quand on peut ensuite la dépasser. Et aussi quand on cesse d’être “soupe au lait”! 

P.S.: Cela me rappelle un ancien texte que j’avais écrit, et où je citais Frank Herbert: “A celui qui prétend s’ériger en juge, il convient de poser la question suivante: ‘En quoi avez-vous personnellement été offensé?’ …”Comments Off

26-5-2007

“Croyances”

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 20:29  Modifier

Une petite réflexion sur le mot “croyance”.
Je lis dans la charte d’un hôpital: “La personne hospitalisée est traitée avec égards. Ses croyances sont respectées.”

Personnellement je parle de mes “convictions” et de ma “foi”. Pas de mes “croyances”. 

Le mot “croyances” employé seul a une connotation négative: cela évoque l’irrationnel, la superstition.

Pourtant j’imagine mal que le texte de l’hôpital dise “Ses convictions seront respectées”! Le mot est trop large. Il faudrait dire “convictions religieuses”.
Peut-on essayer de se battre pour ce changement de vocabulaire? Difficile! Les dictionnaires ne reconnaissent pas, pour la plupart, que le mot “croyance” est péjoratif dans beaucoup de contextes!

Une campagne d’humour peut-être? “Croyances, moi, jamais”?

Ce qui suppose que l’on soit capable de présenter la foi chrétienne autrement qu’on ne le fait traditionnellement: en montrant que tout le monde se base sur des convictions, d’une nature ou d’une autre.
Et nous ramène par exemple à mes essais en ce sens (”Vers une présentation du christianisme“).Comments Off

14-5-2007

Vers des commentaires bibliques “collectifs”?

Catégorie: GénéralitésBible — Ph.L @ 15:00  Modifier

Ce qui suit est une idée, qu’il resterait à réaliser!

De nombreux livres, de nombreuses personnes, commentent les différents versets de la Bible ou se posent des questions pertinentes à leur sujet.

Actuellement la plupart de ces travaux sont considérés par leurs auteurs et par les éditeurs comme leur propriété intellectuelle et commerciale: on n’est pas autorisé à les reproduire ou à les utiliser dans un document de synthèse.

Pourtant, bénéficier des remarques des uns et des autres et en disposer sous une forme “synthétique” serait très utile. J’ai effectué un travail de ce type sur la première lettre aux Corinthiens: selon les versets, les remarques de telle Bible ou de telle autre apportent des éclairages complémentaires; parfois les Bibles ne sont pas d’accord entre elles; et parfois j’ai ajouté mes commentaires personnels. (voir http://plestang.free.fr/lesch_co.htm).

A une époque où, grâce à Internet notamment, se développent des travaux “libres”, mis gratuitement à la disposition de tous, on peut envisager qu’un certain nombre de personnes ayant une bonne connaissance de la Bible seraient disposées à les mettre à disposition sous une forme permettant à chacun de “faire son marché” parmi ces commentaires.

Je parle dans un billet sur le site “Parler du web” des aspects techniques de la question, mais je voudrais décrire ici à quoi pourrait ressembler le système auquel je pense.

1) La “source” serait constituée par les commentaires ou questions (sur des sujets difficiles ou non résolus) rédigés par toute personne souhaitant contribuer à ce travail collectif libre.

Exemple: Alice X., chrétienne “de base” mais ayant une bonne culture biblique, a l’habitude de mettre sur son blog des commentaires sur tel ou tel passage de la Bible. Des extraits de ces commentaires, rattachés à un verset ou chapitre précis de la Bible, pourraient être diffusés par elle, ou avec son accord, dans l’outil biblique collectif qu’il est proposé ici de créer.

Il serait souhaitable que ces commentaires soient brefs, comme le sont en général les notes des Bibles; quitte à renvoyer par un lien à des travaux plus détaillés existant par ailleurs.

2) A l’autre bout de la chaîne, tout internaute intéressé par ce travail collectif sur la Bible disposerait, sur le site du projet, de la liste de tous les “auteurs” contribuant au projet: il “ferait son marché” dans cette liste, en sélectionnant ceux des auteurs dont il souhaite avoir les commentaires. Le site du projet ne ferait aucune sélection: toute personne pourrait se déclarer auteur (en veillant tout de même à éliminer les mauvais plaisants).

Les commentaires des auteurs sélectionnés par cet internaute seraient intégrés (par un outil informatique à créer), dans une vue propre à l’internaute: une sorte de document électronique comportant en colonne de gauche les versets de la Bible, et en colonne de droite les commentaires des auteurs retenus.

Plus encore: l’internaute pourrait éliminer les commentaires qui ne l’intéressent pas (parmi les commentaires des auteurs retenus), et se constituer ainsi une édition annotée de la Bible complètement personnelle.

On pourrait prévoir aussi que l’internaute puisse ajouter ses propres commentaires, même s’il ne les a pas diffusés à tous par l’intermédiaire du site.

Tout ceci nécessite évidemment des outils informatiques appropriés. Pour l’instant je me contente de lancer l’idée…

Les commentaires sont bienvenus: ici en ce qui concerne la définition du projet; sur le site “ Parler du web ” en ce qui concerne les aspects techniques.Commentaires (2)

9-5-2007

Qu’avez-vous quitté?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 13:39  Modifier

Un groupe de jeunes fait une retraite dans une communauté religieuse.
Pendant son homélie le prêtre leur explique ce qu’est une retraite: quitter ce à quoi on est habitué.

Et il leur demande: “qu’avez-vous quitté?”

Le premier à lever la main répond: “le monde civilisé”…

Fou-rire des adultes.
Eh oui, on leur avait dit de venir sans téléphone ni console de jeux…Comments Off

3-5-2007

Je suis le fils aîné!

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:16  Modifier

Tout le monde connaît la parabole de l’enfant prodigue, et du fils aîné qui refuse d’entrer…
Cela vient en quelque sorte de m’arriver ce midi!

La messe à laquelle je vais d’habitude avait été avancée: on m’avait prévenu qu’elle commencerait à midi moins le quart. Mais à moins vingt quand j’arrive, on en est déjà au chant du psaume! Mécontentement…
En plus la chanteuse semble se croire à l’opéra… Et l’homélie est médiocre, discutable. 

C’est vers la fin de la messe, en chantant “nous sommes les membres du corps du Christ” que je me suis rendu compte que je n’étais pas entré dans la célébration. J’étais resté à la porte, refusant d’entrer…Comments Off

Heureux sommes-nous d’être invités…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:04  Modifier

Voici deux fois en quelques jours que je participe à des eucharisties présidées par notre évêque. Et j’ai remarqué la phrase qu’il dit avant la communion, à la place du classique “heureux les invités”; je cite de mémoire:

“Heureux sont les hommes, car ils sont tous invités au repas du Seigneur!
Et heureux sommes-nous d’avoir entendu cet appel, car voici l’agneau de Dieu, …”

C’est beau, cette ouverture à tous les hommes!Comments Off

14-3-2007

“Un style de vie chrétien”?

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 12:08  Modifier

Je viens d’essayer de parcourir le dernier texte du Pape, sur l’Eglise et l’Eucharistie, mais j’en ressors assez déçu: certes ce n’est pas mal écrit, mais c’est beaucoup trop long, pour dire quoi de nouveau au juste?

Je lis un commentaire assez critique, sur un des nombreux blogs dont je suis les productions:
http://www.authueil.org/?2007/03/14/342-un-style-de-vie-chretien:

Le “style de vie chrétien” consiste-t-il à participer à la communauté chrétienne? Oui pour une part, bien sûr, mais j’ai tendance à penser, comme l’auteur du billet cité ci-dessus, que ce n’est pas l’essentiel.Comments Off

10-3-2007

Science et foi

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 22:47  Modifier

Sur le blog “Koztoujours“, principalement consacré à la réflexion politique, Je découvre une discussion approfondie et posée sur la question de la foi et de la raison (enfin, allez lire, c’est plus élaboré que cela).
C’est agréable de trouver un blog où les gens ne s’engueulent pas et se respectent!

J’ai mis sur ce site un petit commentaire, pour faire le lien avec mes réflexions “présentation du christianisme”. C’est en http://www.koztoujours.fr/?p=171#comment-6745. Je le reproduis ci-dessous (mais se reporter à l’autre blog pour le détail des échanges, fort abondants!). Voici:

:-)

—-
Bonjour amis,
J’avais découvert le blog de Koz depuis quelque temps, mais pas ce billet et la discussion qui l’accompagne, très riche, qui rejoint mes réflexions personnelles (je suis chrétien et de formation scientifique; voir le site Approches.org, et notamment la “présentation du christianisme” que j’y ai ébauchée).
Koz termine en disant: ” (..) cet espace, ce n’est pas l’irrationnel, c’est tout simplement l’extra-rationnel.
et “(..) faire seulement admettre par certains qu’il puisse y avoir un inconnu hors de la Raison, un domaine irréductible à la Raison paraît déjà d’une incroyable ambition.”
Il me semble que l’on peut prendre une approche différente, où on reste dans le cadre de la raison! En commençant comme Koz par dire qu’il y a très probablement des dimensions de l’univers que nous ne connaissons pas.
En se posant ensuite la question de l’existence *éventuelle* d’êtres “supérieurs” à l’homme. Puis en se demandant si ces êtres voudraient/pourraient communiquer avec lui: p’têtre ben qu’oui, p’têtre ben qu’non…  
Et quelle serait la nature de cette communication: c’est là que les chemins se séparent peut-être, selon que l’on a une définition restrictive ou large de ce qu’est la science, de ce qu’est un fait.

A suivre!Comments Off

5-3-2007

Eros, Agapè (suite)

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 10:03  Modifier

Je découvre aujourd’hui seulement le message de Carême 2007 du Pape Benoît XVI: il y reprend le thème “Eros, agapè” déjà développé dans son encyclique, dont j’ai parlé ici.

Citation:
“Le terme agapè, que l’on trouve très souvent dans le Nouveau Testament, indique l’amour désintéressé de celui qui recherche exclusivement le bien d’autrui; le mot eros, quant à lui, désigne l’amour de celui qui désire posséder ce qui lui manque et aspire à l’union avec l’aimé.”

C’est dit encore plus clairement que dans l’encyclique, et la suite du texte – consacré à la Croix! – développe à nouveau cette idée force: il y a de l’Eros en Dieu!

Fort intéressant!Comments Off

25-1-2007

Foi et science

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 21:16  Modifier

Je suis souvent gêné en lisant des réflexions sur les relations entre science et foi, car j’ai l’impression qu’il y a dans ces débats trop de science et pas assez de foi…

Il y a d’ailleurs une telle diversité dans la foi des chrétiens que je me demande si une réflexion commune entre eux sur “science et foi” a vraiment un sens!

Car hélas on trouve des chrétiens qui ne croient pas que le miracle est possible; qui ne croient pas que Dieu intervient dans l’histoire des hommes; qui disent que “Dieu ne parle pas”.
Ou à l’autre extrême, qui prennent la Bible pour un récit historique, sans tenir compte des mentalités.

Et en ce qui concerne la science, combien, même s’ils le savent, ne tiennent pas vraiment compte du fait que notre connaissance est limitée par nos sens et par notre milieu. Beaucoup font en quelque sorte trop confiance à la science, croyant qu’elle décrit ou tend à décrire complètement le monde, alors qu’elle n’en couvre, malgré ses résultats spectaculaires, que certains aspects particuliers; notre univers, avec son “big bang”, n’est peut-être qu’une toute petite partie du réel. Et les sciences humaines, auxquelles certains vont jusqu’à contester le statut de sciences, sont peut-être plus importantes pour l’avenir de l’humanité que toutes les autres recherches.

Combien aussi n’ont pas compris qu’il n’y a pas de certitudes véritables, mais seulement des convictions, des hypothèses. 

Les chrétiens avec qui je pourrais parler de “science et foi” sont ceux:
– dont la foi est très forte, comme une quasi-certitude (il y en a heureusement beaucoup!)
– qui sont complètement convaincus que le monde de l’au-delà est présent en permanence autour de nous.
– qui pensent que la vie après la mort est une réalité pratiquement aussi certaine que notre vie actuelle.

Et parmi eux, il faudrait encore distinguer ceux qui, comme moi:
– centrent leur christianisme uniquement sur l’amour selon Jésus (jusqu’à la croix), et considèrent le reste comme presque secondaire (la liturgie, la ou les églises).
– considèrent la Bible, y compris le Nouveau Testament, comme la façon dont les hommes de l’antiquité ont compris le message de Dieu, ce qui ne veut pas dire qu’ils l’ont bien compris.
– pensent que des concepts comme par exemple “la Trinité” ou “la vision béatifique” ne doivent pas être “poussés trop loin”, par exemple parce que:
i. c’est Dieu et Dieu seul qui se révèle à nous, Jésus étant “ce que nous pouvons voir de lui sous la forme d’un homme”;
ii. après la mort il y a peut-être encore des enjeux de vie et de mort spirituelle.
(Sur ce qui précède voir notamment mon texte Approches.org).

Alors il me paraît possible de commencer à parler, entre personnes qui ont les mêmes perceptions, de science et de foi.
Mon texte Présentation du christianisme montre que l’on peut aborder la Révélation avec des concepts assez semblables à ceux de la science.

Et il reste alors une chose à faire, par rapport aux scientifiques non chrétiens: c’est d’expliquer le christianisme comme je le fais dans le texte “Présentation du Christianisme”….

Pour finir, quelques autres textes:
Sur “Convictions, certitude”, voir http://plestang.free.fr/certit.htm.
Sur le matérialisme, dont je me demande si ce n’est pas un faux problème, voir “A propos des neurosciences“. Je découvre d’ailleurs un texte de Bernard d’Espagnat qui va dans le même sens: “les physiciens reconnaissent tous que (les théories) ne font nullement intervenir la notion de ‘matière’, qui demeure insaisissable”.

Et une remarque complémentaire, faite par quelqu’un qui m’est cher: Les chrétiens qui s’intéressent à “Science et foi” veulent sans doute continuer à montrer qu’il y a un projet de Dieu, visible dans la nature; à “dédouaner Dieu”, qui est bon.
Ce n’est pas du tout mon approche. Je me contente d’essayer de distinguer, tant dans le monde que dans la foi, ce que nous savons et ce que nous ne savons pas. Et d’agir en fonction de l’amour.Commentaires (1)

15-12-2006

“38 ans, célibataire et curé de campagne”

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 22:33  Modifier

Voici un nouveau livre de Pietro de Paoli dont j’avais déjà mentionné “Vatican 2035“. Nettement plus court que le précédent, il traite de la vie actuelle d’un jeune prêtre sous la forme d’un “journal”, et soulève des questions qu’un chrétien un peu ouvert ne peut manquer de se poser.

Il faudrait, plus encore que pour le premier livre, dresser la liste des propositions et des remarques parfois rudes qui parsèment les pages:
“Le Christ ne nous a pas dit de l’aimer, il nous a dit de nous aimer les uns les autres”.
“Les gens, les petites gens, savent. (..) Nous défigurons le Dieu d’amour, et ce visage-là de Dieu, ils ne le reconnaissent pas”.

Dans les premières pages, un peu comme Vatican 2035, le livre peine à trouver son souffle et comprend même des phrases surprenantes (ainsi: “Le peuple a faim et nous n’avons rien à lui donner à manger”; vraiment?). Mais ensuite le récit prend sa dimension véritable.

Comme on aimerait que ce genre de livres soit largement analysé et commenté!

Approches #4

27-11-2006

Un vrai signe de croix

Ph.L @ 21:51 

Je l’ai déjà indiqué, le signe de croix trop rapide tel qu’il est pratiqué au début et à la fin des messes ne me satisfait pas. Je prends pour ma part un temps assez long pour le tracer, car j’en fais l’occasion d’une prise de conscience de “à qui nous parlons”, en l’accompagnant intérieurement des paroles suivantes:
– Père, toi qui es le Tout;
– Fils, que nous avons vu et que nous verrons;
– Esprit, qui est présent dans nos vies, et qui éclaire nos coeurs.

Ces phrases que j’emploie se comprennent je pense d’elles-mêmes. En ce qui concerne le Fils, je pense à sa vie terrestre, et à son rôle pour notre jugement après la mort.Comments Off

21-10-2006

Cours Alpha

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 21:06  Modifier

Le site Cours Alpha France vient de mettre en ligne l’enregistrement audio complet de toute la série des cours Alpha, par un conférencier dont le nom n’est pas indiqué.

Les conférences sont assez différentes me semble-t-il de ce que j’ai connu, qui était directement inspiré des textes initiaux anglais. Là c’est bien adapté au public français, et d’une très bonne tenue intellectuelle et oratoire. Sans oublier les notes d’humour indispensables!

Il n’est pas proposé de télécharger les cours (qui sont au format MP3); mais avec un aspirateur de site c’est parfaitement possible: ainsi je les écoute sur mon IPod, tranquillement assis au coin du feu ou en promenade!Comments Off

20-9-2006

L’empereur byzantin et l’Islam

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:27  Modifier

Alors que la controverse née du discours du Pape à Ratisbonne est encore dans les esprits, je suis heureux de pouvoir reproduire ici un texte de Marie-Hélène Congourdeau à ce sujet:

Mise au point historique à propos de Manuel II Paléologue

Dans son discours à l’Université de Ratisbonne, Benoît XVI a cité un passage du Dialogue de l’empereur byzantin Manuel II Paléologue avec un musulman, passage qui s’est retrouvé au centre d’une polémique. Le pape ayant précisé qu’il ne reprenait pas à son compte les propos qu’il citait, tout le monde s’accorde maintenant à rejeter sur “ce texte d’un autre âge”, “ce texte du Moyen Age”, la responsabilité du malentendu. En fin de compte, c’est Manuel II qui apparaît comme le “vilain” de l’histoire.

Je m’étonne que dans une controverse qui met en scène un empereur byzantin, personne n’ait demandé l’avis de byzantinistes.
Il se trouve que je connais bien Manuel II et que j’ai étudié de près le texte en question.
C’est pourquoi j’estime nécessaire d’apporter quelques précisions, car on dit aujourd’hui, dans les media, tout et n’importe quoi à propos de ce texte, et à propos de Manuel II (jusqu’à l’accuser d’avoir l’habitude de crever les yeux de ses prisonniers – propos entendu sur France Culture – alors que sept siècles séparent notre Manuel II de Basile II qui avait fait crever les yeux de ses prisonniers bulgares).

Contexte de la citation

La phrase controversée (”Montre-moi que Mahomet ait rien institué de neuf: tu ne trouverais rien que de mauvais et d’inhumain, tel ce qu’il statue en décrétant de faire progresser par l’épée la croyance qu’il prêchait”) est extraite du 7e livre d’un Dialogue qui en compte 26.

Ce 7e livre a été édité en 1966 par Théodore Khoury dans les Sources Chrétiennes (n° 115), et c’est, semble-t-il, de cette édition qu’est tirée la citation, puisque Benoît XVI mentionne Khoury.

L’ensemble du texte grec a été par la suite l’objet d’une édition critique par Erich Trapp dans les Wiener Byzantinische Studien, en 1966. Une réédition révisée est en cours, par les soins de Karl Förstel, dans le Corpus islamo-christianum, series graeca. Sont déjà parus les volumes 4/1 (1993) qui comporte les livres 1 à 9, et 4/2 (1995) qui comporte les livres 10 à 17.

Une traduction en allemand, par Raimund Senoner, des livres 1, 2, 5, 6 et 7 est parue en 2003 à Vienne.

Contexte historique de la discussion

En application d’un accord passé entre son père, l’empereur Jean V, et le sultan Bayezid qui lui avait accordé son aide contre la rébellion d’un de ses petits-fils, Manuel II, devenu empereur, doit servir comme vassal dans l’armée de Bayezid. Au cours d’une campagne en Asie Mineure contre les Mongols (1391), il soutient une discussion, aussi serrée que pacifique, avec un ulema d’Ankara (auquel il donne le titre de “müderris”), chez lequel il loge. Quelques années plus tard, alors que Bayezid assiège Constantinople, il met par écrit cette discussion. Le titre en est : Dialogue de l’empereur Manuel II avec un Perse. Le mot “Perse” dans la langue byzantine de l’époque désigne un Turc (en référence, selon la mode des lettrés byzantins, à l’antique conflit entre les Grecs et l’empire perse).

Contrairement aux nombreux traités de polémique anti-musulmane qu’on trouve aussi bien dans la chrétienté occidentale que dans l’empire byzantin, ce texte est la transcription d’une discussion qui eut réellement lieu. Manuel présente son interlocuteur musulman sous un jour favorable, comme un hôte aussi respectueux que curieux de connaître la religion de son hôte. Les discussions sont à la fois cordiales et franches, aucun des deux n’hésitant à exposer ce qu’il reproche à la religion de l’autre. Les relations entre les deux hommes n’en sont aucunement affectées. Il s’agit de l’un des premiers dialogues inter-religieux où chacun expose sa vérité et cherche le dialogue sans rien renier de ce qu’il croit.

Th. Khoury, l’éditeur de la 7e “Controverse” dans les SC, précise dans son introduction: “Les excès de langage, relativement rares, que l’on peut lire encore dans le texte, proviennent en majeure partie des libertés que Manuel s’est permises lors de la rédaction définitive.” (p. 20) Le fait que Bayezid soit en train d’assiéger Constantinople au moment où Manuel rédige ces Dialogues peut expliquer le durcissement de certains de ses termes.

Retour à la citation: violence et foi

Benoît XVI cite un passage de la 7e controverse, qui a trait au djihad. C’est un thème classique de la polémique entre les Byzantins et les musulmans. Il est présent dès les premiers siècles de la conquête arabe.
Ce thème a pris de l’importance après les croisades. A l’époque où écrit Manuel II, lorsque les Byzantins combattent l’idée de guerre sainte, ils ont en ligne de mire à la fois le djihad musulman et la croisade occidentale. C’est un aspect de la mentalité byzantine, surtout à la fin de l’empire, qu’il ne faut pas perdre de vue. En attaquant l’islam sur ce point, un Byzantin a toujours en mémoire le traumatisme de la 4ème croisade, et l’ensemble de ces expéditions où l’on a vu des soldats chrétiens porter la croix sur leurs vêtements et manier l’épée au nom du Christ.

On voit que cette citation, remise dans son contexte, prend un sens très différent de celui que lui donnent les médias.

Ceux qui voudraient approfondir la question peuvent lire l’étude suivante de Stephen Reinert, le meilleur spécialiste actuel de Manuel II:
S. Reinert, “Manuel II Palaeologos and his müderris”, dans The Twilight of Byzantium : aspects of cultural and religious history in the late Byzantine empire, ed. Slobodan Curcic et Doula Mouriki, Princeton, 1991.

Marie-Hélène Congourdeau
CNRS, Paris
http://www.migne.fr/
http://www.cfeb.org/curiculum/mb_congourdeau.pdfCommentaires (1)

9-7-2006

Misère de la philosophie…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 21:36  Modifier

Luc Ferry, dans son livre “Apprendre à vivre”, donne une bien curieuse définition de la philosophie, si j’en crois l’extrait audio que j’ai écouté grâce au site.. de la SNCF !
Il dit en substance que le problème des hommes c’est la mort, et que si on ne croit pas aux religions, qui promettent la vie éternelle, c’est là que la philosophie intervient!
Je trouve cette approche assez stupéfiante, attristante.

D’abord parce que c’est une vision fort étriquée de la philosophie. Je préfère nettement l’une des définitions que donne André Comte-Sponville: “Philosopher, c’est penser sa vie et vivre sa pensée”.

Ensuite parce qu’il y a comme une bizarrerie dans le raisonnement de Luc Ferry: pour lui semble-t-il, c’est l’un ou l’autre, religion ou philosophie. Et alors, si la religion est vraie, comme après tout c’est bien possible (mais peut-être ne peut-il imaginer cette hypothèse!), plus besoin de la philosophie? Pourtant elle couvre bien des sujets que la religion n’aborde pas; un peu comme c’est aussi le cas de la science! Ou alors il a en tête une vision de la religion où elle répond à toutes les questions…

Et du point de vue chrétien, cette thèse revient à mettre dans la tête des jeunes l’idée que les chrétiens ne s’intéressent pas à la philosophie, ce qui est complètement faux! Et que les gens “sérieux”, bien entendu, ne croient pas aux balivernes des religions!Comments Off

11-6-2006

Sur la prière

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 9:14  Modifier

“L’homme croyant discute avec Dieu, alors que le philosophe discute à son propos. Et qui est le plus poli? N’est-ce pas celui qui le fait ouvertement et non pas en cachette?”
Ce texte d’Adolphe Gesché est cité par le pasteur Antoine Nouis dans un article du journal “Réforme” du 8 juin sur la prière:
– “Prier, c’est mendier”: il faut commencer par reconnaître que nous ne savons pas prier.
– “Prier c’est ouvrir sa vie”: “le soleil est déjà levé; ouvrir mes volets (..) permet au soleil d’entrer”. Dieu est là, je le laisse entrer.
– “Prier, c’est se tenir devant Dieu”: vivre nos pensées et nos désirs sous le regard de Dieu.

“Le risque de la prière est qu’elle devienne une sorte de dialogue intérieur entre moi-même et mon âme, qui me conforte sans me contester”. “Parle, Seigneur, ton Serviteur écoute”.

“Nous nous présentons devant Dieu avec notre corps et ses tensions. Entre Dieu et nous se trouve plus un rideau de nerfs qu’un rideau de fer. Il ne faut pas mépriser les conseils de relaxation et de respiration.”

“Si nous voulons nous construire dans la prière, nous devons commencer par réserver un horaire et un lieu où nous pouvons nous retirer (..).”Comments Off

7-6-2006

“A vrai dire”: poursuite de la présentation du christianisme

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 14:33  Modifier

Voici que je reprends – sous la forme d’un nouveau blog! – mon effort de présentation du christianisme tel que je le conçois, c’est à dire bien différent sous certains angles de ce qu’on en dit d’habitude. Les pages de base d’Approches ont montré mes principaux axes de réflexion. Le début d’une présentation du christianisme a amorcé le travail. Mais j’écris plus facilement sur des sujets en vrac; et le dialogue avec des lecteurs oblige à mieux s’exprimer!

Ce nouveau blog est à l’URL http://www.approches.org/avraidire/.

Le blog “Aimer, approches” reste le lieu de la réflexion générale sur des sujets chrétiens; “Traces” est plus ouvert à des sujets non chrétiens; “Parler du web” a une orientation bien spécifique; enfin le blog “Pertinences” est quasi-abandonné, mais pourrait servir à l’occasion pour des sujets qui paraîtraient ne pas bien entrer dans “Traces”…

Amis internautes à bientôt sur ces nouvelles pages, qui comprennent déjà plusieurs textes!Commentaires (2)

2-6-2006

Davidovits (suite), Michel Serres, etc.

Catégorie: RecherchesBible — Ph.L @ 18:36  Modifier

Le deuxième tome du livre de Joseph Davidovits “La Bible avait raison” (Ed. Jean-Cyrille Godefroy) est sorti il y a quelques mois. L’auteur y poursuit ses analyses, déjà évoquées dans ce blog, sur l’histoire du peuple juif en Egypte et après son installation en Israël. Toujours basée sur l’hypothèse d’une technique de la pierre agglomérée développée par Joseph et ses descendants, l’analyse, très fouillée, mérite lecture; par exemple en ce qui concerne l’Exode, si les juifs ont pu, en plusieurs vagues, voyager vers Israël sans problème, c’est parce qu’ils étaient considérés comme des Egyptiens, d’un clan particulier.

Les hypothèses égyptologiques et archéologiques de ce livre – qui rejoignent pour une part ce qu’écrit Finkelstein dans son célèbre livre “La Bible dévoilée” – seront peut-être écartées d’un revers de main par les “scientifiques” des diverses spécialités; on aimerait pourtant un débat ouvert, car pour un semi-profane comme moi, ce que dit Joseph Davidovits est assez passionnant.

C’est ici que je rejoins une intéressante chronique de Michel Serres entendue récemment sur France-Info: “débattre”, disait-il, signifie le plus souvent combattre, jouer un rôle, représenter une opinion, et presque jamais accepter de reconnaître ce qu’il y a de vrai ou de possible dans la position de l’autre. Alors que sur la plupart des sujets c’est bien l’incertitude qui devrait être reconnue.
Ceci pour les “scientifiques” de tout poil, dont l’absence de recul critique me désole souvent; ils savent, ou croient savoir: qu’il s’agisse d’exégèse, d’archéologie, etc.

On peut aussi penser aux réflexions de Jacques Neyrinck, dans son livre présenté ci-dessous: si on a vraiment la foi, on ne craint pas ce que la science peut nous apprendre.
Peut-être découvrirons-nous que Salomon, par exemple, n’était pas du tout le grand roi que prétend la Bible. Cela choquera certains fondamentalistes; mais si c’est la vérité, alors cela n’a pas de sens de se cramponner et de fermer les yeux.Comments Off

29-5-2006

Le manuscrit du Saint Sépulcre

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 20:14  Modifier

Je viens de relire ce roman de Jacques Neyrinck (Cerf) que j’avais à peu près oublié, et suis frappé par les parentés avec mes réflexions!

A travers l’histoire fictive de la découverte d’un squelette sous le Saint Sépulcre, l’auteur aborde bien des questions passionnantes: critique vigoureuse du pharisaïsme de l’église catholique (voir notamment les pages 147 et suivantes), mais aussi… insistance sur les NDE, comme une réalité incontestable qui amène à voir la vie différemment! Et enfin, cerise sur le gâteau à laquelle je ne m’attendais pas, un pape qui quitte ses fonctions et ses vêtements, et abandonne Saint Pierre de Rome:

“Il n’est pas possible d’être le symbole de l’unité en résidant dans une église qui est l’emblème de la division”.

J’ai regardé la date du livre: 1994! Déjà ancien! De mon côté, sur le sujet d’un pape qui démissionne, j’avais écrit en 1990 le texte “Le dernier pape“.

:-)

Jacques Neyrinck était, et est peut-être toujours, professeur à l’école polytechnique de Lausanne. Google semble indiquer qu’il a plus récemment exercé aussi des fonctions politiques. Voilà quelqu’un qui a également des points communs avec Mgr Pietro de Paoli …  Comments Off

23-3-2006

“Parcours”, “trois voies”, un fil RSS

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 17:50  Modifier

Ce billet pour signaler trois informations concernant mes sites:

– Sur le site “Choisis d’aimer” je débute un nouveau concept: les “parcours”. Il s’agit d’un ensemble de pages web organisées avec des boutons “suivant” et “précédent”, sur un thème. Les pages sont des versions souvent révisées de textes antérieurs, ou alors des nouveautés.
L’adresse de ces “parcours” est http://plestang.free.fr/parcours.htm. Peut-être utiliserai-je cette même technique pour le site “Approches”, auquel cas j’en reparlerai. 

– Dans le premier parcours qui est en ligne, il y a une page nouvelle, “les 3 voies”, dont l’adresse dans le parcours est http://plestang.free.fr/parcours/parcours1.php?n=7 – mais comme cette adresse changera si je modifie le parcours, je donne aussi l’adresse fixe et autonome: http://plestang.free.fr/parcours/pages/3voies.htm.

– Le site “Choisis d’aimer” ne permettant pas de proposer des commentaires, si vous avez des commentaires sur ce texte “3 voies”, vous pouvez les écrire ici, en commentaire sur ce billet!

– Une dernière information: actuellement je diffuse 12 “flux RSS” différents, ce qui est compliqué pour ceux qui veulent tout suivre. Je viens de mettre en place un flux plus global, qui couvre 9 de ces flux. Pour en savoir plus, et comprendre ce que c’est qu’un flux RSS (cela vaut la peine!), aller en http://www.philippe-lestang.com/filsrss.htm.Comments Off

4-3-2006

Ecouter…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 15:00  Modifier

Je reproduis ci-après une contribution de Marie-Hélène Congourdeau sur la liste de discussion “Echanges chrétiens sur le Net“. 

Une bonne lecture, pour nous aider en ce début de Carême:
Madeleine Delbrel – “Alcide, Guide simple pour simples chrétiens” – Livre de Vie, Seuil.
Je pique une phrase parmi celles qui peuvent accompagner toute une journée:

“Du silence.
N’essaie pas de te taire, mais écoute. (Alcide, un jour qu’il avait des choses intéressantes à dire)”

Il m’arrive souvent d’avoir “des choses intéressantes à dire”. Si elles ne sont pas nécessaires, je peux choisir de me taire par ascèse. Ca ne marche pas forcément. Je peux aussi le faire pour écouter ce que les autres auraient aussi d’intéressant à dire. Beaucoup plus efficace, et chrétien.

Comme disait Petit Placide, un frère d’Alcide:
“La pénitence, c’est l’amour qui se débarrasse de ce qui le gêne.”
 

Merci à Marie-Hélène! (c’est maintenant Philippe Lestang qui parle)

Dans la ligne de ce que nous disait un prêtre le Mercredi des Cendres, cette écoute peut s’accompagner d’un sourire en quelque sorte intérieur: présence en nous du Seigneur, louange silencieuse.Comments Off

23-2-2006

“A Generous Orthodoxy”, livre majeur

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 19:06  Modifier

J’ai déjà évoqué Brian McLaren dans un billet de ce blog. Je viens d’achever la lecture de son livre “A Generous Orthodoxy”, non encore traduit en français, que l’on peut se procurer par exemple sur Amazon.fr. L’impression que me fait un livre en langue originale est souvent différente de celle qu’il me fait ensuite en français, mais là je suis bluffé. 

Après un premier chapitre qui correspond à peu près au contenu de la conférence dont j’ai rendu compte par ailleurs, Brian McLaren consacre les trois chapitres suivants à Jésus et au salut. 

Le chapitre 4, sur le salut, me paraît particulièrement remarquable et je ne pourrai en donner ci-après qu’un aperçu fort gauche. Dans la Bible, dit McLaren, “sauver” signifie porter secours ou guérir, et pas “sauver de l’enfer” ou “donner la vie éternelle après la mort”, comme tant de prédicateurs l’affirment implicitement dans leurs sermons. Dieu sauve en nous révélant notre péché et en nous pardonnant; il sauve aussi en nous montrant quel est le bon chemin, en nous invitant à accepter la façon de vivre en plénitude que Jésus nous a révélée par sa vie et sa mort. Jésus sauve le monde, dans sa totalité.
Brian McLaren montre alors les limites de l’approche qui consiste à accepter Jésus comme son “sauveur personnel”.

Dans les chapitres suivants il examine successivement un certain nombre de traditions chrétiennes en montrant à chaque fois leurs richesses – le cas des anglicans par exemple est analysé de façon très intéressante – , mais aussi souvent leurs limites; c’est à ses frères évangéliques qu’il réserve ses flèches les plus dures…

Ce livre me paraît une pierre essentielle pour un véritable oecuménisme, où l’on sait voir les richesses de l’apport de chaque tradition, et où l’on intègre tout cela dans une vision tolérante, ouverte au nouveau monde “post-moderne” où nous entrons. Les relations avec les autres religions sont également évoquées de façon très pertinente.

Il reste à espérer que sa traduction française sera disponible dans les grandes librairies, ce qui n’est pas le cas de celui de ses livres déjà sorti en France (”Réinventer l’Eglise”), qui n’apparaît ni sur Amazon ni sur Alapage.com alors que le même livre en anglais y est!Commentaires (5)

18-2-2006

Un résumé

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 16:30  Modifier

Je viens de rajouter au texte principal d’Approches une page 4 qui est “un résumé”. Je me rends compte en effet que mon texte est énoncé avec en quelque sorte trop de douceur, et qu’on ne voit plus ce que j’affirme. Je reproduis ce résumé ci-dessous. Les commentaires sont évidemment bienvenus.

Les pages qui précèdent ont énoncé, de façon nuancée et assez prudente je pense, un certain nombre de propositions.
Je voudrais essayer ci-dessous d’en présenter une sorte de récapitulation, beaucoup plus directe et “brutale”. Ce résumé sera sans doute peu à peu affiné et complété.

– L’emploi du mot “Dieu” est une commodité, inévitable, mais nous ne savons pas du tout quelle est la nature de l’au-delà. Nous savons que Jésus est présent dans cet au-delà , et que l’Esprit agit en nous. C’est beaucoup, mais c’est tout.

– Les textes de la Bible retracent la façon dont cet “au-delà” s’est révélé à nous, dans le langage et suivant les concepts de chaque époque. En particulier le péché “des origines” n’a selon toute vraisemblance pas existé. Et les textes du Nouveau Testament, comme ceux de l’ancien, sont à lire en ayant en tête la mentalité de l’époque.

– Il en résulte qu’une bonne proportion de nos prières et de notre théologie – je parle ici de l’ensemble des églises chrétiennes et pas seulement de la catholique – est absolument inappropriée, datée, et qu’il est urgent de les revoir, pour se centrer sur l’amour et sur ce que nous pouvons imaginer aujourd’hui de “l’au-delà”.

J’ajoute, le 1° mars, que j’ai depuis modifié et complété ce résumé.Comments Off

11-2-2006

“Christ the Lord”: un livre étonnant

Catégorie: OuverturesBible — Ph.L @ 9:03  Modifier

Pas encore traduit en français – il est sorti aux USA en novembre – “Christ the Lord, Out of Egypt” d’Anne Rice raconte à la première personne la vie de Jésus vers l’âge de 7 ans, de la sortie d’Egypte au premier pélerinage à Jérusalem. Une sorte de journal autobiographique!

Riche en détails bien vus, le livre nous montre Jésus découvrant peu à peu qui il est et le situe dans son environnement, avec Joseph et Marie bien sûr, décrits de façon nuancée, tout le reste de la famille de Nazareth et le contexte de la Palestine à cette époque.

Ce livre est très enrichissant, inspiré pourrait-on dire. J’y retrouve – dans un genre pourtant en principe différent – la subtilité des descriptions d’une Maria Valtorta

L’auteur, redevenue catholique après de longues années d’athéisme, a ceci de particulier qu’elle était jusqu’alors surtout connue par des romans d’un genre bien différent (vampires etc. !).

“Il vous est né aujourd’hui (..) un sauveur, qui est le Christ Seigneur” (Luc 2,11).

2.04.08 – Le deuxième tome est sorti.Commentaires (2)

2-2-2006

Monseigneur Lustiger, sur le peuple juif

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 10:26  Modifier

Deux ou trois phrases passionnantes sur le peuple juif et sur le Nouveau Testament dans le compte rendu que publie La Croix de la session nationale du Service catholique des relations avec le judaïsme.

Il s’agit, a dit Mgr Lustiger, de bien plus que “d’un contentieux qu’il faudrait guérir ou expurger”.
“La définition de l’Église doit comprendre dans la notion de Peuple de Dieu cette altérité qu’est le peuple juif”.

Je ne me rappelle pas avoir déjà lu ou entendu quelque chose d’aussi fort: le peuple de Dieu comprend le peuple juif. Evident pour certains chrétiens, qui sont convaincus que l’histoire du peuple juif continue, et qu’elle continue à signifier quelque chose dans le plan de Dieu. Mais n’est-ce pas la première fois que c’est dit aussi nettement?

Poursuivant sur cette idée, Mgr Lustiger s’interroge alors sur ce que dit le Nouveau Testament, notamment dans les évangiles.

Il ne s’agit pas, dit-il, “d’éliminer des paroles gênantes. Il s’agit d’un travail de la foi et dans la fidélité à la foi qui consiste à comprendre pourquoi ces paroles nous paraissent aujourd’hui inacceptables“.

Ceci rejoint tout à fait ce que j’écris dans “Approches”, et notamment à la fin du texte 8:

” (…) le Nouveau Testament, comme l’ancien, est daté: (..) la distance que l’on est amenée à prendre par rapport à certains textes de l’Ancien Testament, en expliquant qu’ils correspondent à une idée de Dieu encore peu évoluée, doit s’appliquer aussi au Nouveau Testament: les auteurs avaient une mentalité, des préjugés, etc. qui n’ont plus de sens pour nous.
On le fait pour l’Ancien Testament, bien qu’il contienne la parole de Dieu. Il serait grand temps de le faire aussi pour le nouveau.
Mais une bonne partie de la liturgie serait remise en cause (…) “Commentaires (2)

31-1-2006

Marie, source de la bonté?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 22:19  Modifier

Ah oui, toujours à propos de l’encyclique, il y a tout de même un point où je m’interroge.

Benoit XVI écrit, dans sa prière de conclusion:

“Sainte Marie, mère de Dieu (…)
Tu t’es abandonnée complètement à l’appel de Dieu
et tu es devenue ainsi la source de la bonté qui jaillit de Lui (…)”

(En allemand: “zum Quell der Güte geworden”)

Je dois dire que je m’interroge sur la signification théologique de cette phrase, pour laquelle on aimerait trouver en note une justification par l’Ecriture ou par des textes de la tradition.

Bonté de Dieu: certes. Marie, source de la bonté? Est-ce une façon de parler du rôle de Marie par rapport à l’enfant Jésus? Ou encore, plus largement, une conséquence tirée par Benoît XVI de l’expression “Mère de Dieu”?

Je reste perplexe (quelle que soit ma révérence pour Marie, sur laquelle j’ai écrit un certain nombre de textes).

“Nul n’est bon que Dieu seul” (Marc 10,18)Commentaires (2)

Intéressante encyclique

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 18:19  Modifier

Je ne suis pas un fana des encycliques, dont le style souvent ampoulé et la pensée contorsionnée me rebutent en général; et souvent aussi je ne suis pas d’accord avec ce qui est dit…

Dieu est amour” est un texte assez clair, pas trop long, où l’on sent le professeur amical et attentif: par moments on croirait un exposé oral.

Quelques idées-force se dégagent, presque des idées choc: il y a de l’Eros en Dieu! L’homme n’est “complet” que lorsqu’il est en couple…
La seconde partie montre que la charité, au service de tous ceux qui ont besoin d’aide et d’amour, fait partie des missions indispensables de l’Eglise et pas seulement de chaque chrétien. C’est un témoignage d’amour que l’Eglise, en tant que telle, doit porter; et au départ les offrandes des quêtes étaient pour les nécessiteux, pas pour le fonctionnement de l’Eglise (idem l’institution des diacres elle-même).

Il y a du grain à moudre pour bien intégrer les apports de ce texte. Il mérite que les chrétiens – catholiques ou autres! – se l’approprient en le partageant dans des groupes de réflexion!

S’il faut dire quelques points moins positifs, mais tout à fait mineurs sauf le dernier: il y a quelques répétitions de citations; le style est, en de rares endroits, un peu moins fluide; il y a manifestement , disons quelques “imprécisions” de traduction (pas beaucoup). Et surtout, pour en revenir au fond, l’analyse du couple et de la sexualité reste limitée, aux deux “extrêmes”: 

:-)

– L’attirance automatique et inévitable d’un sexe vers l’autre est-elle la même chose que l’extase d’un vrai Eros?
– Et, à l’autre bout (par. 17), peut-on vraiment dire que dans un couple on arrive à “devenir semblable l’un à l’autre” avec une “communauté de volonté et de pensée”? Il y a de cela bien sûr dans un “vieux couple” (je connais!  ) , mais chacun garde, ô combien, sa personnalité, bien différente de celle de l’autre.

Cette remarque n’enlève rien aux qualités de forme et de fond de cet intéressant document.Comments Off

24-1-2006

Bernard Werber et les accords toltèques

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 21:23  Modifier

J’ai eu l’occasion de lire le livre de Bernard Werber “Le souffle des dieux”, dans lequel il imagine que des “élèves dieux” sont chargés d’influencer (par des songes, etc.) les habitants d’une planète, pour les pousser à progresser. Parfois un peu longuet, mais intéressant. Après tout c’est peut-être ainsi qu’agissent les anges.

Si j’en parle ici, c’est parce qu’en page 141, Bernard Werber reprend un texte que l’on trouve facilement sur le web, “les quatre accords toltèques” de Don Miguel Ruiz, mais en apportant des modifications qui en font quelque chose de très intéressant.
Voici en résumé ce que cela donne (il s’agit de conseils, d’une sorte de code de conduite pour vivre en harmonie):

– “Que votre parole soit impeccable”: ne dites que ce que vous pensez vraiment, n’utilisez pas la parole contre vous-même ni pour médire d’autrui.
– “Ne réagissez à rien de façon personnelle”: ce que disent les autres sur vous, et font contre vous, c’est la projection de leurs peurs, de leurs problèmes. Exemple: si quelqu’un vous insulte, c’est son problème, pas le vôtre.
– “Ne faites aucune supposition”: ne commencez pas à élaborer des hypothèses négatives face à quelque chose d’inattendu (exemple: quelqu’un est absent..); ne vous convainquez pas vous-même de vos propres peurs.
– “Faites de votre mieux”: tentez, entreprenez, mais si vous échouez ne vous culpabilisez pas et n’éprouvez pas de regrets.

Il me semble qu’il y a là des règles de vie assez utiles.Commentaires (1)

Brian McLaren

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 11:30  Modifier

(dernier commentaire: lundi 2 octobre 2006)
J’ai assisté samedi à la journée avec Brian McLaren organisée par “Evangile et Culture et “Témoins“.

Un article détaillé présentant les idées de Brian McLaren figure sur le site de Témoins.

J’étais intéressé par les idées de Brian McLaren, mais en même temps je l’imaginais, vu le titre incroyablement long de son dernier livre, comme quelqu’un de farfelu. Je pensais que son “église émergente” était une sorte de truc complètement déjanté, mélange de new age peut-être.

D’où ma surprise et ma satisfaction d’avoir rencontré quelqu’un de profondément humain, très oecuménique, très calme et extrêmement ouvert au dialogue avec chacun des participants.

L’une de ses nombreuses idées est de proposer que chacun de nous, dans l’Eglise à laquelle il appartient, tâche de trouver ce qu’il y a de positif dans les autres églises. Et il a commencé par montrer, au début de son exposé, comment les différentes traditions spirituelles chrétiennes l’avaient enrichi et quel aspect de la théologie est spécialement mis en avant par chacune.

“Pour dialoguer avec quelqu’un, ou pour faire dialoguer deux chrétiens, proposez que chacun raconte son itinéraire spirituel, et ce que le Christ est pour lui et a fait pour lui”.
“Ce n’est pas étonnant que chacune de nos églises ait une idée négative des autres: elle voit venir vers elle ceux qui n’ont pas été satisfaits dans l’autre église; ceux qui sont satisfaits, et qui sont la majorité, elle ne les voit pas”…

Une très belle approche du christianisme, généreuse en effet!Commentaires (7)

22-1-2006

Il le croit vraiment! ??

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 19:30  Modifier

J’ai été étonné – mais devais-je l’être? – en entendant un prêtre expliquer dans une homélie qu’avec la venue de Jésus se termine le temps où les hommes attendaient le sauveur depuis le péché originel.
Comme si le péché originel était un événement passé, historique…

Je crois profondément au péché originel, et au fait que Jésus nous en délivre! Mais pas comme à un événement passé ! (voir texte 8 du site Approches et le complément)

Nous sommes tous pécheurs, c’est notre condition; et Jésus nous permet d’en sortir. Mais il s’agit d’une montée à partir de notre état, pas du rattrapage d’une situation dégradée par le péché de notre ancêtre. Un état passé d’harmonie avec Dieu paraît pour le moins peu probable, si on en juge par ce que la science nous montre des origines de l’homme.Commentaires (4)

17-1-2006

L’amour, et l’au-delà

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 12:45  Modifier

Ci-après la copie partielle d’un échange avec un lecteur de ce site, qui m’a amené à exposer à nouveau ce que sont mes idées centrales:

Mon point de départ essentiel est que l’au-delà est réel et *présent*. Je m’adresse aux chrétiens et je leur dis: Dieu est là, il est présent (et l’a toujours été: “je suis avec vous jusqu’à la fin du monde”, plus l’Esprit).
De ce point de vue, s’il est vrai que la Bible est datée, elle reste le témoin de ce que Dieu a à nous dire: à savoir l’amour, et l’amour comme Jésus l’a montré, c’est à dire jusqu’à la mort, grâce à la force de son Esprit.

Tels sont mes deux points clefs: présence de l’au-delà, et amour jusqu’à en mourir. Ce n’est peut-être pas très “vendeur”, mais je crois que c’est vrai.

Par contre tous les “détails” qui constituent l’énoncé actuel du christianisme méritent d’être revisités, en effet.
(..)

Je pense pour ma part que notre planète, planète quelconque parmi des millions d’autres, (..) mourra peut-être peu glorieusement, comme chacun de nous meurt.

Par contre après la mort la vie continue (l’au-delà dont j’ai parlé plus haut est composé de Dieu, certes, mais aussi de tous ceux qui sont morts).Comments Off

Blog Approches #3

12-1-2006

“C’est la pureté qui devient contagieuse”

Ph.L @ 16:49 

Enseignement sur l’évangile d’aujourd’hui, Marc 1,40-45, par Anne-Cathy Graber, “ancienne” de l’église mennonite (c’est l’équivalent d’un “épiscope” dans l’église primitive) et membre du Groupe des Dombes.

Jésus touche un lépreux et le guérit; et c’est Jésus qui ne peut plus entrer dans les villes: il a pris sur lui l’impureté.

Les juifs, explique Anne-Cathy Graber, étaient très soucieux de pureté: ils considéraient l’impureté comme contagieuse. 

Jésus renverse la chose: sa pureté est plus forte que n’importe quelle impureté; c’est sa pureté qui devient contagieuse.

Il se produit ce que Luther appelait le “joyeux échange” à propos de 2 Co 5,21:
“Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait pour nous péché, afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu.” 

Jésus a pris sur lui nos péchés, et nous donne en échange d’être rendus justes. Comments Off

Un article dans “La Vie”

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 14:55  Modifier

L’hebdomadaire “La Vie” de cette semaine publie en pages 64-66 un article de Marie-Gaëlle Le Perff intitulé “Blogueurs de Dieu”.

Comme son titre l’indique cet article parle des blogs chrétiens, qui sont très nombreux et divers, depuis les blogs créés par des groupes à l’occasion des dernières JMJ jusqu’au blog du pasteur évangélique Samuel Foucart (TopInfo). 

Ce blog “Aimer, approches” n’est pas oublié! La journaliste indique que j’ai créé “des blogs offrant (..) aux protestants et aux catholiques d’échanger librement”. Merci à elle!
Il est effectivement possible de mettre des commentaires sur ce blog; cela dit le meilleur endroit pour échanger, dans le cadre du site “Approches”, est le forum! (La seule condition étant de s’inscrire au préalable et de se présenter à moi par un mel). 

Allez y jeter un coup d’oeil et vous verrez qu’il est oecuménique, et même qu’un des membres actuels est un athée qui souhaite discuter avec les chrétiens…Comments Off

10-12-2005

Encore un nouveau blog…

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 17:30  Modifier

Eh oui, je crée encore un nouveau blog: “Traces“. 

La raison est que je continue à rechercher “la bonne” façon d’organiser mes réflexions, et que ce nouveau blog, généraliste, me permettra d’aborder des sujets que je ne couvrais pas.
Mais “Traces” parlera aussi beaucoup de religion, de sorte que ce blog-ci sera sans doute moins actif!Comments Off

25-11-2005

Découverte d’Edgar Morin…

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 21:59  Modifier

Bien sûr je connaissais son nom, et avais sûrement feuilleté un de ses livres en librairie. Leurs titres à vrai dire m’effrayaient: “La nature de la nature”, “L’humanité de l’humanité”…
Je viens d’assister cet après-midi à la Défense à la conférence qu’il donnait aux “Semaines sociales”: quelle clarté, quelle pensée qui va droit à l’essentiel! Voilà, ai-je dit à ma femme Catherine en rentrant, quelqu’un qui a tout compris! Je veux dire, quels sont les problèmes essentiels, à savoir la nécessité: d’une approche systémique et interdisciplinaire des problèmes, d’une prise de conscience de ce que notre connaissance comprend des erreurs, etc. Il aimerait que soit créé dans chaque université une sorte “d’Institut de culture fondamentale” qui réfléchirait notamment sur la connaissance et ses limites.

Son petit livre “Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur” (Seuil 2000) résume clairement ce que sont les priorités pour notre monde: enseigner, aux étudiants d’abord puis peu à peu aux élèves des collèges puis des écoles ce que sont “les cécités de notre connaissance”, “la condition humaine”, “l’identité terrienne”, “affronter l’incertitude”, et “enseigner la compréhension” (de l’autre), ce qui rejoint clairement un souci des chrétiens.

Problème: il prêche dans le désert, tant aux Semaines sociales où visiblement une partie des participants n’a rien compris; et de même quand il s’adresse aux gouvernants, puisqu’il indique dans un de ses livres qu’aucune des propositions qu’il avait été chargé de faire à un ministre de l’éducation nationale il y a quelques années n’a été retenue.
Et pendant ce temps là nous roulons vers l’abîme…Commentaires (3)

14-11-2005

Début d’une “présentation du christianisme”

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 15:45  Modifier

Je viens de mettre en place sur le site Approches une nouvelle section, qui est le début d’une présentation du christianisme.

Pour l’instant surtout des généralités, dans un ordre certainement imparfait. Les commentaires, de préférence sur le forum, sont bienvenus.Comments Off

9-11-2005

Mystique…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 11:59  Modifier

“Nous sommes en présence d’une mystique, écrit Albert Schweitzer, chaque fois qu’un homme considère comme abolie la distinction entre le terrestre et le supranaturel, le temporel et l’éternel, et qu’il a le sentiment, tout en restant encore dans le domaine du terrestre et du temporel, d’appartenir déjà au domaine supranaturel et éternel”.
C’est Alain Houziaux qui cite ce texte dans “Réforme” du 3 novembre page 12. 

Il y a d’autres définitions de la mystique, mais celle-là me convient bien: elle correspond tout à fait à ce que j’essaie de dire dans “Approches”: l’au-delà est aussi réel et aussi présent que le monde que nous percevons.Comments Off

6-11-2005

Voyages et liens

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:41  Modifier

A propos de la violence qui déferle dans les rues ces temps-ci, voir par exemple ce dossier de la fédération protestante de France: voir la violence déjà dans nos églises, et par nos églises, etc. !

Le site d’un journaliste musulman modéré: pour se tenir au courant de certaines réflexions sur l’Islam; en plus ce site a un fil RSS!

Pour les paroisses qui peinent quand il s’agit de compter les pièces reçues aux quêtes, ce système très efficace qui permet de trier rapidement, puis de voir apparaître la valeur correspondante grâce aux tubes gradués; cela fait gagner beaucoup de temps!Comments Off

27-10-2005

Le Christ de l’abbé Pierre

Catégorie: ApprofondissementBible — Ph.L @ 13:39  Modifier

Un nouveau livre de l’abbé Pierre sort en librairie (”Mon Dieu, pourquoi?” Plon). On avait pu penser il y a quelques années que ce cher abbé avait un peu perdu la tête – je pense à des positions politiques qu’il avait prises. Son livre nous rassure et a des accents un peu similaires à ceux de soeur Emmanuelle.
Je ne connais pour l’instant du livre que les extraits qui en sont parus dans “Le Point”, et mentionnerai d’abord un passage qui me semble intéressant, avant un autre qui me laisse plus interrogatif.

A propos de l’ordination éventuelle de femmes comme prêtres, l’abbé Pierre écrit: “Le Christ, en tant que seconde personne de la Trinité, n’a ni sexe masculin ni sexe féminin. Jésus, en tant qu’incarnation de cette personne divine, ne pouvait avoir qu’un seul sexe. Compte tenu (..) des mentalités de l’époque, on voit mal comment une femme aurait pu être crédible (..). (..) Il m’apparaît donc évident que le choix du sexe de Jésus est contingent et ne ressort d’aucune nécessité théologique.”

Je trouve intéressante cette distinction entre ce que nous avons vu du Christ et ce qu’il est en réalité.

Un sujet sur lequel je suis moins convaincu, ce sont les révélations qu’il fait sur sa sexualité. “J’ai connu, écrit-il, l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction (..)”, et juste avant: “Je n’ai jamais eu de liaison régulière car je n’ai pas laissé le désir sexuel prendre racine”.
Il dit certes ensuite que “pour être pleinement satisfait le désir sexuel a besoin de s’exprimer dans une relation amoureuse (..)” et que, cette relation lui étant “fermée par (son) choix de vie, (il) ne pouvait dès lors que rendre les femmes malheureuses (..)”.
Mais tout cela, si je puis me permettre, est bien génital. D’autres prêtres disent qu’ils ont été amoureux, et il me semble que je préfère! Pour l’abbé Pierre, on dirait qu’il s’agit d’abord de soulager des glandes grâce à une partenaire. Question d’époque et de tempérament sans doute.Comments Off

22-10-2005

Une nouvelle section du site “Approches”

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 20:34  Modifier

Je viens de mettre en place une section intitulée “Commentaires sur les prières de la messe“, qui sera progressivement développée… Pour l’instant trois entrées brèves: “Au nom du Père”, “Seigneur prends pitié” et “Père tout puissant”.Comments Off

21-10-2005

Un livre de Sébastien Fath

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 17:29  Modifier

Aujourd’hui sort en librairie un livre de Sébastien Fath sur les évangéliques: “Du ghetto au réseau, le protestantisme évangélique en France (1800-2005)” (Labor et Fides). “Réforme” de ce jour y consacre 4 pages.

Sébastien Fath est un spécialiste reconnu du protestantisme, auteur de nombreux livres. Les “bonnes feuilles “que publie “Réforme” montrent un évangélisme écartelé entre la “sola scriptura” (L’Ecriture seule”) et ce que Sébastien Fath appelle le “solus spiritus” (l’Esprit Saint seul)… où parfois, va-t-il jusqu’à dire, “le charisme du pasteur l’emporte sur les soucis théologiques”.

Il examine aussi, entre autres, les églises qu’il appelle “d’épanouissement personnel”, où l’on repère souvent “l’évangile de la prospérité”, liant étroitement fidélité à Dieu et prospérité physique et matérielle. Et va jusqu’à se demander si une partie de la mouvance pentecôtiste-charismatique n’est pas en passe de se séparer du protestantisme.Commentaires (1)

18-10-2005

“Mani” et autres gnoses

Catégorie: ApprofondissementBible — Ph.L @ 20:20  Modifier

Je viens de terminer la lecture du livre “Les jardins de lumière” d’Amin Maalouf (J.-C. Lattès), qui raconte de façon romancée la vie de “Mani”, fondateur du manichéisme (en Perse, vers l’an 250), dont j’ignorais jusqu’au nom! Pour Amin Maalouf, il s’agit d’une doctrine extrêmement ouverte et tolérante. Le sens moderne de l’expression ne donne pas, estime-t-il, une idée juste de cette religion.
En parallèle je dispose d’un petit livre beaucoup plus technique, “Mani et la tradition manichéenne” (Points Seuil).

Des doctrines de type manichéiste se sont répandues dans le monde méditerranéen et au-delà, et ont perduré de nombreux siècles. Saint Augustin (vers l’an 400) avait été manichéen et dialogue avec eux. Les cathares, bien des siècles plus tard, en sont plus ou moins la continuation.

Cette doctrine est à replacer dans le contexte plus large des doctrines de type “gnostique”, opposant la lumière et les ténèbres, qui ont séduit beaucoup d’esprits. Pour ces gnoses, ou en tout cas pour beaucoup d’entre elles, Jésus, “sauveur spirituel”, ne peut pas être mort sur la croix, ce qui aurait été charnel…

Il apparaît que Mani, élevé dans les milieux gnostiques, se considérait comme la révélation ultime: le Paraclet en qui repose l’Esprit, le Prophète annoncé par Jésus…

Je suis frappé par la ressemblance des deux éléments que je viens de mentionner avec ce que dira Mahomet (vers l’an 600), lui aussi dernier prophète et niant que Jésus soit mort sur la croix… Peut-être des groupes manichéens existaient-ils dans la région où vivait Mahomet.Comments Off

12-10-2005

Contacts avec l’au-delà…

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 16:25  Modifier

Je tombe à la bibliothèque municipale sur deux livres qui décrivent des contacts avec l’au-delà pas tellement différents dans ce qu’ils rapportent de “L’explorateur de l’au-delà” dont j’ai parlé dans les pages principales d’Approches.

L’un date de 1995, “L’autre côté de la vie”, de Philippe Ragueneau. Dans une première partie il raconte la mort d’une femme qui eut son heure de célébrité, Catherine Anglade; la suite est le dialogue qu’elle a poursuivi avec son mari depuis l’au-delà, et l’aide qu’elle lui a parfois apportée très concrètement… J’ai pensé, malgré la différence considérable entre les deux ouvrages, au livre de Paulette Boudet “Ce combat n’est pas le tien”, bien connu des charismatiques.

L’autre, “Karine après la vie” (Albin Michel 2002), raconte notamment les contacts de parents avec leur fille décédée. Je n’avais pas tout à fait fini de le lire en rédigeant ces lignes et j’allais écrire, ce qui me paraît exact, que l’ensemble de cet ouvrage relève du spiritisme lorsque je vois, page 150, que Pie XII approuvait les techniques en question et disait que ce n’était pas du spiritisme mais bien des “études scientifiques appelées à fortifier la foi des gens dans l’au-delà”…
Un bon exemple pourtant du pouvoir de certains médiums, avec en même temps une mise en garde sérieuse: il ne s’agit pas de jouer avec cela.Commentaires (1)

7-10-2005

Voyages et liens

Catégorie: OuverturesBible — Ph.L @ 9:11  Modifier

Un texte de mon ami Claude Hériard, dans lequel il reprend un passage d’Urs von Balthasar sur Marie à la limite des deux testaments, chair et sang rejetés, mais en même temps associés complètement à la passion. Une très belle méditation.

Un commentaire sur la Bible des Septante, dans le blog “orthodoxie.com“:
“On aurait tort de croire que le texte de cette version grecque est moins fiable que celui du texte hébreu, puisque le modèle hébreu qui a servi de référence à la traduction grecque est aujourd’hui perdu et que le texte hébreu qui sert de base à la plupart des traductions actuelles (appelé « texte massorétique ») est plus récent que cette version grecque et représente une interprétation particulière et assez tardive du texte hébreu originel.”

“TopChrétien” reproduit un article anglais du TimesOnline dont le titre est “Les plus hautes autorités catholiques ne croient plus à la vérité de certaines parties de la Bible”. Il faudrait naturellement lire le document original de l’épiscopat anglais. L’article écrit par exemple: “Voici quelques versets que le document qualifie de faux” (suivent les références Genèse 2; 21-22 Genèse 3;16 Matthieu 27;25 Apocalypse 19;20). Donc en résumé et d’après cet article, les catholiques disent que la Bible dit parfois des choses fausses.

Comme plus ou moins chaque mois, je rassemble ici des informations diverses, en mettant les plus récentes au dessus.Commentaires (1)

2-10-2005

“Ici vous pouvez parler avec des chrétiens”

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 10:30  Modifier

Sur le marché de La Celle-Saint-Cloud, un groupe oecuménique installe son stand chaque vendredi après-midi, sans rien proposer à vendre. Leur calicot annonce: “Ici vous pouvez parler avec des chrétiens” et en plus petit “Point Rencontre”, suivi en gros de “Venez et voyez”.

C’est “Prions en Eglise” d’octobre qui rapporte cette initiative (p.200). Des bibles, des livres par exemple de Guy Gilbert, et le catéchisme de l’Eglise catholique sont sur la table, prétexte pour nouer un premier contact. “Ici on ne vend rien, on offre: un sourire, une attention, une disponibilité, éventuellement un service” explique l’un des participants qui ajoute “Nous semons sans savoir ce que nous récoltons, mais nous portons tout cela dans la prière”.
Les groupes de deux animateurs qui se relaient comprennent un catholique et un protestant. Ils prient à l’église voisine avant de prendre leur service.

“Prions en Eglise” mentionne d’autres initiatives similaires, et un livre de Jacqueline de Penanster “Dieu par dessus le marché” (Ed. de l’Emmanuel).Comments Off

1-10-2005

Est-ce que j’ai des péchés?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 9:26  Modifier

Je suis souvent gêné par l’automatisme avec lequel, au début des messes, et après un signe de croix trop rapide (j’aimerais qu’il dure 30 secondes), on passe sans trop de préparation à “Reconnaissons-nous pécheurs”.

Pour moi, je préférerais avoir le temps d’abord de me poser la question: “Est-ce que j’ai des péchés? Est-ce que je ressens en moi que j’en ai, est-ce que je le reconnais?” 

Ce temps de réflexion interne réaliste, détendu, permettrait de “remettre à plat” ce que l’on est; de se regarder calmement, sans culpabilité (voir mes textes sur le péché et notamment “A propos du péché et de l’humilité“). De faire le point.

On serait alors mûr pour se tourner vers le Seigneur et son amour rayonnant.

Autrement dit, comme toujours, nos messes vont trop vite et sont trop automatiques, ritualisées!

Trop souvent elles ne sont pas une rencontre, une réflexion, une prière, mais une succession de phrases toutes faites.Commentaires (3)

22-9-2005

L’islam, religion des “valeurs fortes”…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 13:48  Modifier

“Le Point” du 22 septembre consacre un dossier à “l’affrontement” entre Jésus et Mahomet… Le dossier est somme toute quelconque et attribue quelque peu aux religions ce qui, comme Jean-Claude Guillebaud le fait justement remarquer dans son livre “La force de conviction”, relève plutôt d’une utilisation abusive des religions par les gens de pouvoir.

:-)

C’est l’interview de Malek Chebel que je voudrais citer ici.
Pour lui – si du moins il est cité correctement – “Mahomet est un personnage plus abouti (que Jésus)”. “(Le christianisme) est une religion de bonté, (..) compassionnelle. En Orient, ce sont des vertus féminines”.
(Petite question, au passage, à propos d’un autre Orient – le vrai: la compassion de Bouddha est-elle considérée comme féminine? Mais peu importe au total !  )

Malek Chebel poursuit: “(En islam) les valeurs fortes comme la richesse, la force, la guerre, ne sont pas remises en question. Religion masculine par définition.”

Plus loin et sur un sujet un peu différent il ajoute, mais peut-être avec un clin d’oeil quand on sait qu’il est psychanalyste et auteur d’un “Manifeste pour un islam des Lumières”:

“Je suis toujours surpris par la force de conviction des convertis chrétiens à l’islam. Qu’est-ce qu’ils y trouvent? Une virilité et une sécurité qu’il n’y a plus dans le christianisme. Dans l’islam ils n’ont plus à penser. La parole vient d’en haut” (etc).
Et ensuite: “Ils peuvent régresser en toute quiétude”…

Enfin sa conclusion, qui est bien dans sa ligne habituelle:
“Ce que je réprouve, c’est l’usage abusif de Dieu pour régler des problèmes entre les hommes”.
(Noter les nuances: “abusif”, régler “des” problèmes…).Comments Off

19-9-2005

Du “pays de l’ogre” à la liberté

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 15:42  Modifier

Après avoir relu avec toujours plus d’émerveillement “Le moine et la psychanalyste” de Marie Balmary, j’en reproduis ci-après juste un passage; mais il y en a des centaines, bien différents les uns des autres, que j’admire.
C’est un des personnages du roman qui parle, pendant un échange sur la fausse idée de Dieu, “ogre”, qu’ont beaucoup de gens:

“… les lieux de culte devraient être des temples-hopitaux. On y arriverait malades, sous l’emprise de celui qui dévore; on y découvrirait des récits-médecins laissés par ceux qui en sont sortis avant nous, récits qui soignent et donnent des forces; des récits-cartes, des récits-guides pour sortir du pays de l’Ogre. On trouverait aussi des amis avec qui tenter la sortie.”Comments Off

14-9-2005

“Voyages”

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 8:58  Modifier

Pour Lytta Basset, “ne plus viser la perfection mais l’amour, un amour généreux et parfois maladroit. La perfection c’est l’orgueil, l’amour c’est un don restitué”. C’est mon ami Claude Hériard qui cite cette belle phrase dans son blog.

Une petite note qui n’est pas vraiment un “voyage”, encore que… : un ami, bon connaisseur de la situation en Israël et en Palestine, a coutume de dire à la fin de l’exposé introductif qu’il fait aux groupes qu’il accompagne là bas:
“Si vous avez compris, c’est qu’on vous a mal expliqué”…

Un livre merveilleux, que je viens déjà de relire: le dernier Marie Balmary, “Le moine et la psychanalyste”. J’en parle ci-dessus!

Je substitue au titre “pages vues” celui de “voyages”, comme dans le blog Pertinences.
Cela permet de mentionner autre chose que des pages web. Comme d’habitude le plus récent sera rajouté en premier.

Je commence à lire un livre de Gilles Bernheim, “Le souci des autres: au fondement de la loi juive” (Calmann-Lévy 2003). Bonne introduction me semble-t-il à la profondeur du judaïsme.Comments Off

13-9-2005

Incompréhension…

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 11:44  Modifier

Me voici assez sidéré, et quand même un peu déçu, par l’incompréhension totale de ma démarche dont témoigne un théologien catholique que je ne nommerai pas, dans la réponse qu’il vient de faire à mon envoi du texte principal d’Approches. Je cite:

“Votre texte est la reprise constante des contestations immédiates, ‘primo-primaires’, de l’homme de la rue à l’Eglise. Vous grattez la démangeaison sans cesse. Vous détruisez allègrement les représentations courantes, mais vous ne les remplacez par rien. Vous ne construisez pas. A aucun moment vous n’essayez d’établir un pont pour dire à l’homme d’aujourd’hui, en faisant appel à son expérience, que derrière ce langage qu’il ne comprend pas il y a tout de même quelque chose d’important pour la révélation que Dieu nous fait et pour notre foi.”

Bigre! Il y a au moins malentendu, car je ne m’adresse certainement pas à l’homme de la rue, mais au chrétien convaincu! Je suppose pratiquement la foi comme point de départ. La réalité de l’amour et de l’au-delà sont pour moi les bases fermes dont je pars!
Par contre en effet, le langage, je ne l’aime pas, alors que mon correspondant se consacre à l’expliquer…

Je trouve cette réaction assez désolante; elle montre combien ma démarche est éloignée de celle de ce théologien.

Sur le forum, j’ai cité ce que m’écrivait en sens contraire un ami protestant, et je le reproduis ici:

“… les premiers chrétiens étaient mal vus parce que c’étaient des personnes qui n’avaient pas de religion! J’ai la même impression avec ton site! Et c’est excellent! J’ai l’impression que je suis en face d’un site qui ne défend plus le fait religieux, mais qui veut retrouver le vrai “moteur” du christianisme, un peu comme un automobiliste qui se préoccupe avant tout du chassis et du moteur de son véhicule, laissant la carrosserie et l’habillage intérieur à d’autres.”Commentaires (3)

9-9-2005

Le viol, péché contre la chasteté…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 11:40  Modifier

Je lis dans “Réforme” un extrait du “Catéchisme abrégé de l’Eglise catholique” qui vient de sortir chez Bayard/Cerf.

A la question 492, “Quels sont les principaux péchés contre la chasteté?”, outre “l’adultère, la masturbation, la fornication, ..” (la masturbation a déjà été évoquée dans ce blog au 25 février, et franchement quel ordre bizarre des mots!), on trouve “… la pornographie, la prostitution, le viol …”. 

Le viol, péché contre la chasteté! J’imagine, j’espère, que le viol est d’abord cité dans les crimes, et dans les péchés contre la charité (seuls véritables péchés, les péchés éventuels “contre soi-même” étant à apprécier eux aussi à l’aune de la seule charité).

Il aurait paru souhaitable que le lien soit fait avec la partie relative aux crimes, si elle existe, et qu’un lecteur naïf et primaire, qui voudrait apprendre la chasteté, ne pense pas que le viol ce n’est après tout pour l’église qu’un péché moins important que la masturbation, puisque cité après! Donc on n’est pas parfait, on peut bien se masturber de temps en temps, et violer de temps en temps…

Je trouve cela assez scandaleux.

Blog Approches #2

Ph.L @ 6:53 

Les médias, religion moderne?

Jean-Claude Guillebaud écrit dans le “Nouvel Observateur”, cité par Topinfo, que les médias sont devenus plus religieux qu’on ne croit, notamment avec leurs grand-messes quotidiennes comme le téléjournal, et des célébrations collectives comme les grands championnats de football, les collectes humanitaires etc. “La télévision, pour ne citer qu’elle, analyse-t-il, fonctionne bien comme une Eglise, … elle dispose de ses prêtres, diacres et sous-diacres capables d’assurer, à heures fixes, le bon déroulement des offices vespéraux. Elle occupe dans la cité la place qu’y tenait la religion au sens où l’entendait Emile Durkheim”. Et le chroniqueur, ajoute Topinfo, de constater que la religion médiatique qui nous assiège est d’abord réactive, émotive et inquiète et “qu’elle n’est pas une religion du salut mais de la perte”.

Cela me fait penser au dernier livre de Régis Debray sur “les communions humaines”, où il montre – si je me rappelle bien – qu’en fait le phénomène religieux n’est guère spécifique, et que tout groupe humain a ses rites et ses croyances.Comments Off

4-9-2005

Jésus, une vieillerie?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:51  Modifier

Bavardant au forum des associations de notre commune avec un homme qui dit s’être éloigné de l’église, je lui parle – comment est-ce venu, je ne sais plus – de Jésus et de l’exemple qu’il propose par la façon dont il a vécu. 

C’est vraiment comme si je lui avais parlé de l’homme de Cro-magnon!
Il répond aussitôt quelque chose comme: “Oui mais ce qui m’intéresse c’est d’agir dans le monde aujourd’hui”.

Je découvre à cette occasion combien la structure mentale du chrétien – en tout cas de certains chrétiens comme moi! – est éloignée de celle de “l’homme de la rue”, pour lequel Jésus c’est une vieillerie, cela ne concerne pas notre vie d’aujourd’hui!

Cela fait réfléchir sur la façon d’annoncer notre foi!

C’est vrai que si un bouddhiste me disait “Agis comme Bouddha”, je le regarderais sans doute avec des yeux ronds… Cela ne voudrait rien dire pour moi!Commentaires (1)

3-9-2005

“Tout sur terre doit être ordonné à l’homme”

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 18:49  Modifier

La phrase ci-dessus figure dans les textes officiels de Vatican II: dans la Constitution “Gaudium et Spes” (”L’Eglise dans le monde de ce temps”) au paragraphe 12.

“Tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et à son sommet”.

Dans le numéro du 2 septembre du “National Catholic Reporter“, le correspondant de ce journal à Rome, John Allen, rend compte d’une conversation qu’il a eue avec l’un des responsables de la Fraternité Saint Pie X (mouvement de Mgr Lefebvre).

“Il y a un certain nombre de points du Concile Vatican II avec lesquels nous ne sommes pas d’accord” dit ce responsable. Et il cite notamment la phrase ci-dessus, en ajoutant: “Le centre et le sommet, c’est Dieu”.

Intéressant en effet! 

Comme quoi un Concile peut laisser passer des choses pour le moins discutables. Peut-être en 1965 voyait-on plus qu’aujourd’hui l’homme comme le roi de la création; depuis, on a peut-être acquis un peu de modestie. On peut noter aussi que ce fut la dernière Constitution adoptée par le Concile; signe peut-être de difficultés d’accord sur son contenu.Comments Off

31-8-2005

Une nouvelle section du site “Approches”

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 18:30  Modifier

Je viens de mettre en place une nouvelle section du site “Approches” intitulée “Questions“…

Son but est de permettre, en vrac, des échanges de questions et de réponses concernant le “texte de base” du site.

:-)

Pour l’instant j’ai fait à la fois les questions et les réponses…  Comments Off

“Eloge paradoxal des institutions”

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 13:36  Modifier

Interview dans Télérama n°2903 page 25 de Jean-Claude Guillebaud, qui vient de sortir un livre “La Force de conviction – A quoi pouvons-nous croire?” (Seuil).

“(..) Sans les institutions, la croyance est folle. Les grandes institutions religieuses sont des machines à apprivoiser la croyance, à la transformer en un socle commun de civilisation. Il faut bien observer par exemple l’église catholique: en deux mille ans, elle a toujours tendu à rigidifier son message, mais celui-ci s’est perpétué et est resté vivant aux lisières, grâce à de grands saints comme Thérèse d’Avila, à des franciscains contestataires, à des gens comme Bartolomé de Las Casas…” (..)

“Dans le domaine scientifique les grands inventeurs se sont presque toujours heurté aux courants dominants et dogmatiques. Pourtant, s’il n’y avait pas eu d’institutions, ils n’auraient pas pu travailler. C’est un jeu complexe, je fais donc “l’éloge paradoxal des institutions”: on a besoin qu’elles existent, il faut à la fois les soutenir et les soumettre à la critique”.Comments Off

5-7-2005

Pas le même Dieu?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 16:20  Modifier

On dit parfois que les chrétiens et les musulmans n’ont pas le même Dieu (idem par rapport à n’importe quelle autre religion)… Ceux qui argumentent dans ce sens montrent par exemple la différence entre le Dieu des chrétiens, qui se donne jusqu’à en mourir, et celui, plus lointain semble-t-il, des musulmans.

Il me semble qu’il s’agit-là des représentations que nous avons de Dieu, que les religions ont de Dieu, et évidemment pas de Dieu lui-même:

Car si comme je le crois un être supérieur que nous appelons Dieu existe, alors il est le même pour tous, que nous croyions en lui ou pas, que nous ayons de lui telle représentation ou telle autre!

Ceux qui prient Dieu le prient avec la représentation qu’ils ont de lui: mais si c’est vraiment à l’être supérieur qu’ils s’adressent, alors c’est bien le Dieu unique qu’ils prient, et qui, je le crois, entend leurs prières.Commentaires (1)

1-7-2005

L’Islam et les valeurs de l’occident

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 16:06  Modifier

Intéressant éditorial dans “Réforme” du 30 juin. Antoine Nouis commence par citer ce qu’a écrit Abdennour Bidar (sans doute un musulman?) dans “Esprit”:

“L’Europe peut offrir à l’Islam ses principes moraux et politiques… qui gouvernent nos républiques et éduquent nos consciences depuis le siècle des Lumières: l’esprit critique, la nécessité et le droit de penser par soi-même, la liberté individuelle, la dissociation du politique et du religieux, l’égalité des droits et des chances, enfin, l’idée que la définition de ce qui est juste et objectif s’obtient par le dialogue entre des consciences éthiquement disposées les unes par rapport aux autres.”

Antoine Nouis ajoute: “La théologie chrétienne et la pensée juive ont su trouver dans leur propre tradition les éléments permettant d’accueillir et de revendiquer ces principes issus des Lumières; ce serait insulter l’Islam de penser qu’il n’a pas les mêmes capacités.”

Puis il note: “Le problème est que ce n’est pas cet Islam-là qui est favorisé dans les pays musulmans, dans lesquels la religion est souvent instrumentalisée dans une perspective antioccidentale (..)”.Comments Off

21-6-2005

Un “atelier” à la rentrée

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 20:04  Modifier

Pendant l’année 2005-2006, le Prieuré d’Etiolles (91) propose, parmi d’autres possibilités, un atelier de six séances sur le thème: 

“Quel christianisme pour aujourd’hui?”

Les textes du site “Approches” sont proposés comme point d’appui pour ces échanges, dont je serai l’animateur.

Pour y participer voir http://www.approches.org/prieure.htm.Comments Off

14-6-2005

Modifications mineures

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 15:48  Modifier

Suite aux remarques d’un correspondant j’ai introduit quelques corrections très mineures dans l’introduction d’Approches et dans les textes suivants: 6, 8, 9 et 15.Comments Off

17-5-2005

“Pages vues”

Catégorie: ApprofondissementBible — Ph.L @ 20:06  Modifier

Un nouveau texte d’Henri Bacher, sur la Bible comme carte d’un territoire qui est le monde invisible, “aussi réel que le monde visible”… 

“La base de la science, c’est le doute, dit le philosophe Olivier Abel (entendu sur Fréquence protestante). S’il y a une hypothèse qu’on n’est pas prêt à mettre en doute, ce n’est plus de la science, c’est du dogmatisme.”

Une phrase de Christian de Chergé entendue sur Radio Notre-Dame et que je reproduis de mémoire:
“Nous avons tous des préjugés: les musulmans par rapport aux chrétiens et les chrétiens par rapport aux musulmans. Quand j’arriverai auprès du Père, je comprendrai comment lui les voit; donc essayer de les voir dès à présent, non pas avec mes préjugés, mais comme lui les voit.”

Une lettre de lecteur, en anglais, sur l’éducation religieuse des enfants dans un couple dont la femme est juive pratiquante (libérale) et le mari méthodiste: l’idée est de les élever dans la religion juive jusqu’à 13 ans, en leur laissant le choix de passer au christianisme. Le journaliste répond qu’il doute qu’il soit approprié d’avoir les deux séries de symboles religieux à la maison, et de fêter les deux séries de fêtes. 

A l’occasion de la mort de Ricoeur – un très grand – cet interview de lui, datant d’il y a deux ans, reproduit par La Croix.

TopInfo reproduit un article du Chicago Tribune au sujet de l’influence du vaudou sur les prostituées africaines, qui pensent que si elles quittent la prostitution des malheurs arriveront à leur famille.

Dans le journal américain “Times Argus“, un lecteur répond à une lectrice à propos du christianisme, qu’elle rejette: “Lisez un évangile, et regardez les paroles du Christ: c’est la plus haute éthique qui ait jamais été enseignée. Il était inévitable que toutes sortes de gredins, y compris dans le clergé, prétendent y adhérer pour couvrir leurs actes. Est-ce que cela discrédite l’enseignement du Christ ou encore les véritables chrétiens qui suivent réellement son enseignement?” (j’ai résumé le texte).


©N.Y.T
Cette photo qui figure sur le site du New York Times montre une banale église de campagne?
Oui, mais avec une particularité, c’est que nous sommes en Chine, dans la province du Hebei, … et qu’il s’agit d’une église catholique rattachée à Rome (église “souterraine”, ou comment dit-on?), qui fonctionne avec l’accord des autorités locales! Alors qu’au niveau national évidemment seule l’église patriotique est reconnue.

“La Russie n’est pas un territoire païen à convertir”: un journaliste italien attribue ces paroles à Benoît 16 (Courrier International n°759 p.16). Phrase intéressante puisqu’elle va dans le sens de la reconnaissance des évêques orthodoxes comme évêques de l’unique Eglise dans les pays essentiellement orthodoxes; ce qui ne règle pas évidemment la question des catholiques qui habitent ces pays, mais fournit une base de dialogue avec l’orthodoxie.
En sens contraire un article américain, peut-être mal traduit, évoque le fait que la concurrence entre religions est une des dimensions inévitables du monde moderne, à laquelle la plupart des églises orthodoxes ne se sont pas adaptées.

Un article juif donnant une liste de raisons pour lesquels les juifs ne reconnaissent pas Jésus comme le messie. Le texte n’est pas toujours parfaitement informé (par exemple il ne dit pas que c’est la Bible des Septante qui a adopté la traduction “parthenos”), mais mériterait réponse.

Un début d’encyclopédie catholique en ligne suivant la méthode Wikipedia. Peu de choses encore dedans, mais séduisant.
Un paralysé guéri lors d’une session charismatique.
Je rajoute désormais les nouveautés en tête, c’est plus clair pour les lecteurs RSS.
Bienvenue à madame le prêtre“: L’église “catholique chrétienne” s’est séparée de l’église catholique après Vatican 1, et a évolué depuis; en Suisse elle admet le mariage des prêtres et l’ordination des femmes.
Un commentaire sur la célèbre phrase du Notre Père, “ne nous soumets pas à la tentation”: l’auteur du livre recensé préfère – comme moi – “ne nous laisse pas entrer (ou: “fais que nous n’entrions pas”) dans la tentation”; curieux, de ce fait, qu’il ait mis le mot “épreuve” dans le titre de son livre…Comments Off

15-5-2005

“Pentecôte en Asie”

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 20:16  Modifier

En ce jour de la Pentecôte, je découvre sur le site du “National Catholic Reporter” ce livre américain:

“Pentecost in Asia” – A new way of being church. Thomas C. Fox, Orbis Books 2002.

Voici le résumé qui en est fait:

“A quoi ressemblerait l’Eglise catholique si c’était la recherche intransigeante de la justice et de l’harmonie qui caractérisait sa mission dans le monde? Que se passerait-il si les priorités de l’Eglise se modifiaient, de sorte que sa première mission devienne de vivre la solidarité avec les plus pauvres des pauvres? Comment le catholicisme apparaîtrait-il au monde et aux autres religions si son premier mode d’évangélisation devenait tout simplement de vivre l’évangile?

“Et si les évêques considéraient leurs théologiens comme de vénérables “maîtres”, les associant à leurs délibérations sur la doctrine et sur les questions pastorales?
“Comment l’autorité serait-elle transformée au sein de l’Eglise si la recherche du consensus devenait un des principaux moyens pour définir les orientations? Ou encore si les dirigeants avaient conscience qu’en dernière analyse l’autorité sur les membres de l’Eglise se mérite? 

“Ce serait un nouveau type de catholicisme. Et comme le montre Thomas Fox, ce catholicisme est déjà né et il existe en Asie depuis une trentaine d’années.
“C’est un catholicisme qui propose une vision nouvelle et rafraîchissante de l’église, une vision globale pour le 21° siècle.”

Il faudrait naturellement lire le livre ou avoir d’autres sources d’information pour en savoir plus!

(Comme je l’ai indiqué sur le blog “Parler du web“, le web catholique américain est d’une très grande richesse, que je commence seulement à découvrir).Comments Off

Hébreux et religions égyptiennes…

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 13:48  Modifier

Scientifique de haut niveau et égyptologue, Joseph Davidovits pense avoir trouvé la trace du séjour des Hébreux en Egypte. Dans son livre “La Bible avait raison” (Jean-Cyrille Godefroy 2005) il rapproche la figure de Joseph de celle d’Amenhotep fils de Hapou, et examine les religions égyptiennes, dont certaines sont basées sur la taille de la pierre alors que d’autres au contraire l’interdisent.

Dans un livre antérieur (”Ils ont bâti les pyramides”) et sur son site (qui vaut le détour) http://www.geopolymer.org/fr/science_archeologie/ il montre pourquoi à son avis les blocs qui constituent les pyramides égyptiennes ont été moulés par mélange de minéraux et non taillés.

Or la religion du sud de l’Egypte comporte dès l’Ancien Empire la figure du dieu potier Khnoum, qui crée l’homme à partir du limon – de sorte que, écrit Joseph Davidovits, l’agrégation d’argiles est un acte sacré. Au contraire la tradition du Dieu Amon s’associe à la pierre taillée et à la création de l’homme par taille dans une partie du Dieu (on semble retrouver ici les deux récits de la Genèse…).

Après avoir montré comment le nom donné à Joseph par le Pharaon (Genèse 41,45) n’est autre que l’écriture à l’envers de Amenhotep, Joseph Davidovits fait l’hypothèse, en se basant sur les péripéties des luttes entre religions en Egypte, que le clan de Joseph et peut-être les autres artisans sacrés qu’il a formés à l’agglomération de la pierre se trouvent peu à peu exclus puis exilés.

Le livre est assez touffu; la conclusion qu’on peut en dégager va fort loin: la religion des Hébreux serait en fait une des variantes (qui a beaucoup évolué ensuite!) des religions égyptiennes. Certains spécialistes à vrai dire le pensaient déjà.Commentaires (3)

14-5-2005

Peut-on débattre dans l’Eglise?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 15:21  Modifier

L’Eglise des USA est fort divisée: je le découvre à l’occasion de la mise à l’écart qui vient d’être annoncée du directeur d’une prestigieuse revue jésuite américaine, “America”, à la suite de critiques de la Congrégation pour la doctrine de la foi et de l’élection du nouveau Pape . Cette revue avait semble-t-il l’habitude de publier sur de nombreux sujets contestés plusieurs points de vue: qu’il s’agisse de la contraception, de l’euthanasie, de l’homosexualité ou de l’ordination de femmes…

Les réactions sont très vives aux USA. Il faut dire que, d’après certains, 90% des théologiens américains sont en désaccord avec le Vatican sur l’un ou l’autre des points ci-dessus, et souvent ne le cachent pas à leurs étudiants…

En sens contraire, il y a là bas des tenants d’une chasse aux sorcières, qui ont dressé la liste des théologiens qu’ils aimeraient voir réduire au silence. Voilà donc encore un sujet sur lequel les américains sont fort divisés, et où le risque d’une vague conservatrice existe.

Le débat n’est-il donc pas possible dans l’église? Une bénédictine américaine célèbre écrit que parler de “pensée catholique” sera désormais un oxymore (contradictoire dans les termes). L’église allemande aussi, d’après ce que j’entends dire, rue dans les brancards.

Une autre approche, beaucoup plus subtile et prudente, est celle de théologiens qui analysent l’écriture et la tradition et montrent en quoi les pratiques actuelles de l’Eglise catholique s’en écartent. Ensuite, “Qu’il entende, celui qui a des oreilles pour entendre”.

Un excellent exemple de cette démarche est fournie par un texte du Père Hervé Legrand sur le rôle de l’évêque http://www.catho-theo.net/article.php3?id_article=82.
Il analyse finement les différentes dimensions de la fonction de l’évêque et les pratiques de l’Eglise des premiers siècles, et montre combien certaines pratiques actuelles s’en écartent et s’opposent au dialogue oecuménique. C’est dit à la manière d’un savant, donc le grand public ne le lira pas; mais c’est me semble-t-il aussi critique que ce qui peut être dit ailleurs, et vraiment bien fondé par rapport à l’écriture et à la tradition! 

Cette attitude rejoint celle d’autres théologiens (Duquoc, Sesboüé etc.), qui dans certains de leurs livres n’hésitent pas à contester pas mal de choses, pour qui sait lire. Mais peut-être que, comme c’est dit très gentiment et pas dans des revues grand public, cela ne fait rien bouger…

Confions cela au Seigneur!Commentaires (3)

6-5-2005

Trois étapes de la vie intérieure

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 16:53  Modifier

Dans son livre sur Tobie, Benoît Billot cite “l’histoire des trois gourous”, qu’il a lue un jour:

“Certains maîtres hindous disent que dans la vie on rencontre toujours un premier gourou, qui est le gourou collectif, c’est à dire le groupe humain dans lequel on est né, qui nous a élevé, qui nous a fait choisir un certain nombre de valeurs, qui nous a donné du goût à la vie. C’est très bien, mais insuffisant. Il faut pour bien faire, mais c’est beaucoup moins fréquent, rencontrer le deuxième gourou, qui est une personne. Une personne qui nous aide à émerger personnellement de cette première gestation, qui aide notre être, notre être profond, à trouver sa forme dans le monde. Mais ce deuxième gourou doit s’effacer un jour pour donner naissance au troisième qui est le gourou intérieur (..)”

Plutôt que des “gourous”, j’y verrais volontiers des étapes majeures de la vie intérieure, avec l’aide, il est vrai, d’amis ou de soutiens. La troisième étape, Benoît Billot l’appelle “la dimension divine intérieure”, vocabulaire avec lequel je ne suis pas d’accord, même si je le rejoins sur ce qu’il ajoute aussitôt: “cet aspect de nous-même qui (..) se trouve en connexion constante avec le Seigneur, et qui nous ‘inspire’ les décisions et attitudes de la vie”.Commentaires (1)

5-5-2005

“Dieu inhumain”

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 13:41  Modifier

A propos d’un passage du livre d’Esdras (chapitre 10) où celui-ci demande aux Israélites de se séparer des femmes étrangères qu’ils ont épousées et de leurs enfants, un membre de notre groupe Bible paroissial a eu ce commentaire: “Un Dieu inhumain!” (puisqu’il sépare les familles).

L’objectif on le sait est de maintenir l’identité du peuple juif, de faire qu’il ne se fonde pas dans les peuples environnants; que son message puisse être transmis – ce message d’un Dieu qui est l’unique, et sur qui il faut entièrement baser sa foi et son action.

Séparation des familles, et aussi, à d’autres moments de l’histoire d’Israël, morts par milliers tant dans le peuple élu que dans les peuples environnants. 

Quel Dieu est-ce là?

Si l’on a en tête que Dieu, dès la première alliance, est un Dieu d’amour, on peut en effet se demander comment concilier tout cela.

C’est que Dieu agit au milieu de l’humanité telle qu’elle est, suivant les capacités de celle-ci à chaque époque: les rapports de force sont la règle entre les peuples? Dieu est alors le “Dieu des armées”, qui combat avec Israël et lui permet de conquérir et de garder un territoire. Depuis, cette notion s’est estompée: en Jésus l’humanité découvre peu à peu la force de la faiblesse, l’acceptation de la croix. Avec ces autres scandales qui demeurent, à vue humaine: toutes ces croix que ceux qui les subissent n’ont nullement désiré porter.

Le mal et la souffrance n’ont pas disparu du monde, loin s’en faut; mais on voudrait espérer que les chrétiens, les églises en tout cas, en sont moins souvent la cause.

Dieu inhumain? Humanité trop humaine plutôt, qui découvre à travers un chemin de feu la vérité d’une relation avec le tout autre.Comments Off

3-5-2005

Paranormal et surnaturel

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 11:55  Modifier

J’ai été frappé en relisant le livre du Deutéronome par la phrase suivante: “Il n’y aura personne chez toi (…) (pour) pratiquer la magie (..), recourir à la divination ou consulter les morts” (18,10). On sait aussi que Saül consulte une magicienne et dialogue avec l’esprit de Samuel (1° livre de Samuel 28,14).

J’ai également été frappé par le fait que dans l’Exode les magiciens du Pharaon peuvent reproduire un certain nombre des prodiges réalisés par Moïse et Aaron.

La question que je me suis posée est la suivante: faut-il raisonner en termes binaires, et dire comme le font certains évangéliques qu’il y a ce qui est “bien” et ce qui est “mal”, et que tout ce qui n’est pas inspiré par Dieu est “satanique”? 

Pour dire les choses autrement: est-ce que les magiciens du Pharaon tenaient leurs pouvoirs d’esprits mauvais?

A notre époque, on entend parler de ce que semblent pouvoir faire certains sorciers africains, ou encore des pouvoirs exceptionnels de certains maîtres indiens.

Plutôt que de raisonner en termes binaires, on peut se demander s’il n’y a pas là, au delà de ce que notre science occidentale reconnaît, un certain nombre de capacités potentielles de l’homme que seuls certains individus ou certaines “écoles spirituelles” maîtrisent (plus ou moins). Tout ce que l’on classe sous le vocable de paranormal pourrait en faire partie, qu’il s’agisse de télépathie, télékinésie ou de beaucoup plus encore.

Ces capacités se situent en quelque sorte “aux frontières de l’au-delà”. La question intéressante est alors de se demander pourquoi Dieu a interdit à Israël d’y avoir recours! Il y a là une sorte de limitation volontaire, de séparation entre le domaine terrestre et le domaine du paranormal. Limitation “productive”, c’est à dire qui permet le progrès spirituel d’Israël, et ensuite des chrétiens.

En somme l’hypothèse que j’évoque est la suivante: ces capacités paranormales existent potentiellement dans l’homme. Mais Dieu a voulu guider Israël et les chrétiens sur une autre voie. 

Et donc il est peut-être temps, maintenant que notre compréhension de l’amour selon Jésus – et notre science! – a beaucoup progressé, de ne pas “diaboliser” tous ces phénomènes, mais de les examiner prudemment. Ils font, semble-t-il, partie du réel!Comments Off

20-4-2005

Benoit XVI!

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 16:33  Modifier

Depuis que j’ai lu dans sa version intégrale l’homélie faite par Joseph Ratzinger juste avant l’ouverture du Conclave, et au vu des témoignages donnés par ceux qui le connaissent bien sur son humilité réelle et son ouverture aux hommes, je me prends à espérer que “conservateur” ait le sens le meilleur: conserver l’espérance de l’amour parmi les hommes.

Le discours en latin prononcé à la sortie de la messe ce matin comprend des paragraphes encourageants, dont les deux suivants, sur l’oecuménisme et le dialogue avec tous les hommes:

“L’actuel Successeur de Pierre se laisse personnellement interpeller par cette question, prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire avancer la cause fondamentale de l’oecuménisme. A la suite de ses prédécesseurs, il est tout à fait déterminé à cultiver toute initiative pouvant se présenter comme opportune pour développer contacts et ententes avec les représentants des diverses Eglises et communautés chrétiennes. En cette occasion, il leur adresse un salut cordial dans le Christ, l’unique Seigneur.”
“(..) je m’adresse à vous tous, y compris à ceux qui adhérent à d’autres religions ou simplement sont à la recherche d’une réponse aux questions fondamentales de la vie, et à qui ne l’a toujours pas trouvée. Avec simplicité, avec affection, je veux vous assurer que l’Eglise entend poursuivre avec eux un dialogue ouvert et sincère, à la recherche du véritable bien de l’homme et de la société.”

Etc.

:-)

Comme on dit: “AMEN” !  Commentaires (1)

14-4-2005

Pages vues

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 10:04  Modifier

Un peu comme je le fais dans “Pertinences” avec les “voyages du mois”, je vais tenter de regrouper ici quelques pages web que j’ai lues, dans le domaine religieux ou social .

D’abord “Dix heures toutes les nuits pour aller chercher de l’eau“, récit de la vie d’une africaine. Merci à TopInfo, et portons tous ces gens dans la prière!

Et puis cette réflexion sur les disciples d’Emmaüs, Jésus extérieur devenant intérieur: le coeur de Jésus, brûlant d’amour, commence à vivre en eux. 

Des “Cafés théo” ayant leur site ou leur forum, et que je découvre sur la liste “Pastorale” de l’association Eklesia.net. Par exemple celui de Vendée, celui de Marseille , ou celui de  Rouen .

Un forum anglophone qui brasse des questions religieuses par milliers! http://www.christianforums.com/.

Et un site réformé anglophone intéressant.

J’ajoute, le 16 mai, cette page en anglais où un prêtre qui se présente comme homosexuel et écrit sous un pseudonyme explique qu’il respecte son voeu de chasteté et vit dans la paix sa vie de prêtre: “Pourquoi les homosexuels en seraient-ils plus incapables que les autres?”Comments Off

13-4-2005

Tristesses de chrétiens

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 18:27  Modifier

Plusieurs de mes amis ont pleuré Jean-Paul II comme un père, qu’il avait été pour eux. 

Certains autres pensent qu’il a vécu une vie bien remplie, et a eu plutôt une belle mort; comme chrétiens ils ne comprennent pas que l’on s’attriste comme si on ne croyait pas que la mort est inéluctable et que l’existence continue après.

D’autres, c’est notamment le cas d’amis protestants ou évangéliques, parlent d’idolâtrie.

Et certains catholiques ont pu être scandalisés aussi (j’ai entendu le mot “stalinien”). Ils voient dans ces cérémonies vaticanes un contre-témoignage.

Voici un texte qui essaie de rendre compte de leur forme de tristesse, à eux:

“Imaginez un vrai chrétien. Authentiquement croyant. Qui vit avec intensité, c’est à dire dépouillement, modestie, pudeur, le message du Christ, ce fils d’en haut devenu le frère d’en bas, et qui pendant presque six jours d’affilée, endure cela: ce déferlement de l’idolâtrie sur la religion, ce raz de marée de paganisme submergeant l’espace de la foi, cet embaumement hollywoodien de pharaon en présence de tous les puissants de la terre, exploiteurs et fauteurs de guerre compris; imaginez ce disciple de Saint Vincent de Paul, de Las Casas, de Lamennais, de Dom Helder Camara, de Jean XXIII, découvrant avec stupeur que cette ancienne religion des catacombes, redevenue presque (fût-ce difficilement) celle des humbles, des humiliés, des exclus, fut pendant près d’une semaine instrumentalisée (..) par les nostalgiques volontaires ou involontaires d’un cléricalisme néomonarchique et du retour à une religion dogmatique d’Etat. 

“Imaginez cela, et vous comprendrez pourquoi tant de catholiques pratiquants, et même militants, ont vécu comme un drame l’espèce de soviétisme médiatico-sulpicien qui nous fut infligé une semaine durant.”
(Thomas Vallières, “Marianne” du 9 avril p.15)Commentaires (1)

10-4-2005

Miracles des saints, miracles de l’Esprit…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 19:53  Modifier

On parle déjà de miracles attribués à Jean-Paul II, et je m’en réjouis: il est bon de savoir que nous avons des saints parmi nous.

:-)

Une remarque d’une amie m’a toutefois laissé perplexe: les charismatiques, ou du moins certains d’entre eux qui ont un don de guérison, font des miracles, et on ne les leur attribue pas: on considère que c’est l’Esprit qui agit à travers eux, et non pas que c’est leur grande sainteté qui permet cela… Ils ne sont d’ailleurs pas forcément tellement saints !!  

En somme, maintenant que le renouveau charismatique existe, le statut du miracle au sein de l’Eglise devrait évoluer: la commission romaine qui a l’habitude pour les béatifications de se baser sur les miracles peut-elle continuer à faire comme si la présence de l’Esprit dans l’église n’existait que chez les saints?

Je serais heureux que des amis charismatiques me donnent leur point de vue.Commentaires (2)

Blog Approches #1

9-4-2005

Où est ton désir, là sera ton coeur

Ph.L @ 18:46

“Aimer, c’est se réjouir” a dit Aristote. Et Spinoza complète: “La haine est une tristesse qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure”.

André Comte-Sponville, chez qui je trouve ces citations (”Le capitalisme est-il moral?” p.67), présente dans un autre livre (”Une éducation philosophique” p.245) l’analyse que Spinoza fait du désir:

Pour Spinoza le désir est l’essence même de l’homme; vivre c’est désirer. Mais l’homme a une puissance d’action finie; et ces limites que nous avons, comme toute chose, indiquent “à partir d’où la chose n’est pas”: à partir d’où notre puissance n’est pas.

Or nous ne cessons de nous désirer autres que nous ne sommes, et d’en souffrir. Au contraire le sage accepte la vérité et y trouve son contentement.

J’ajoute: donc si nous savons limiter nos désirs, et reconnaître par exemple que nous ne pouvons pas changer le monde, nous trouverons plus facilement la paix du coeur.

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7-4-2005

Prier pour les morts?

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 20:34 Modifier

Les évangéliques ont tendance, je crois, à dire qu’il ne faut pas prier pour les morts. Le raisonnement sous-jacent est d’une part l’absence de ce type de prière dans les livres de l’écriture qu’ils reconnaissent, et aussi, sans doute, l’idée qu’à la mort tout est fixé définitivement (mais ceci est-il affirmé par l’écriture?), alors que les catholiques ont souvent imaginé un “purgatoire” où les défunts peuvent continuer leur chemin vers Dieu.

Une pièce intéressante que l’on peut verser au dossier est ce curieux passage de 1 Corinthiens (15,29) où il est question de gens qui “se font baptiser pour les morts”, sans que l’on soit sûr de ce que l’on entend par là.

Je note que la Bible Segond (une des plus utilisées par les évangéliques) comporte bien ce verset et cette traduction, et commente en disant: “il s’agit peut-être d’une pratique de l’Eglise de Corinthe, inconnue par ailleurs”. La même “Nouvelle Bible Segond” continue en disant: “Pour le raisonnement de Paul, voir 2 Maccabées 12,43 et suivants”.

Ce passage des Maccabées, non considéré comme canonique par les protestants, concerne précisément la prière pour les morts. La Bible Segond le cite en entier.

Il y est dit notamment: “Si (..) il n’avait pas espéré que les soldats tombés ressusciteraient, il eût été superflu et sot de prier pour des morts.”

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4-4-2005

Un dessin de Plantu

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 14:45 Modifier

Un dessin étonnant de Plantu, en page 3 de l’Express du 4 avril:

On y voit Jean-Paul 2 épuisé, marchant en se soutenant avec peine à une grande croix qui lui sert de bâton.

A la croix est accrochée une perfusion, dont le récipient est juste sous l’un des clous du Christ.

Difficile à décrire, mais j’ai vraiment ressenti que c’était le sang du Christ qui alimentait la perfusion, et qui donnait à Jean-Paul 2 la force de continuer malgré tout.

Ce dessin ne semble pas être en ligne sur le site de l’Express.

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23-3-2005

La vie continuera…

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 11:35 Modifier

Beaucoup de gens, y compris des chrétiens, pensent à ce qu’ils veulent faire dans la vie en ayant en tête, explicitement ou implicitement, que tout s’arrête à la mort.

Ma façon de penser “l’avenir” est que mon existence, le développement de ma personnalité, continueront après la mort.

Elle marquera de grands changements, certes, et je ne verrai très probablement plus les choses de la même façon!

Mais j’imagine que j’aurai toujours à “chercher le royaume de Dieu”, quoique d’une façon nouvelle; à apprendre à aimer, encore mieux.

A continuer en somme ce que j’essaie de faire actuellement.

“Vita mutatur, non tollitur” (”la vie change, elle n’est pas enlevée” – liturgie des funérailles).

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La foi, une question de chimie?

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 11:32 Modifier

Un généticien américain vient de publier un livre (”The God Gene”, DoubleDay – non encore sorti en France) dans lequel il indique que la production de monoamines par l’organisme influe sur l’attitude religieuse.

“Je ne vois rien de sacrilège, écrit Jean-Louis Servan-Schreiber qui transmet l’information, à observer que certains seraient doués pour la foi, comme d’autres pour les mathématiques, le dessin ou la sensualité. Rien de scandaleux à prévoir que l’on nous proposera un jour des pilules capables de développer l’un ou l’autre de ces talents” (”Psychologies magazine”, janvier 2005 p.5).

“Apprendre que toute pensée ou émotion résulte d’échanges électrochimiques dans notre cerveau ne nous dispense pas de nous demander pourquoi celui-ci existe” ajoute-t-il avant de conclure:

“Match nul, donc, entre science et métaphysique”.

Je noterai déjà que la foi et l’amour sont deux choses différentes, et que c’est l’amour qui compte!

Mais il est vrai que la capacité d’imaginer l’invisible, de baser sa vie sur l’au-delà, peut être plus ou moins grande selon les individus. En partie en raison de leur histoire, autant que de facteurs génétiques; on retrouve ici la tendance des généticiens à croire que tout est inné. Voir dans “Pertinences” un texte à ce sujet.

Quant à la “pratique de la foi”, elle développe la capacité d’avoir la foi…

Dieu peut convertir n’importe qui; mais il est possible que d’un point de vue statistique la découverte de cet américain soit pertinente. 

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La révélation: plus que des propositions énoncées par Dieu

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 11:26 Modifier

Dans un communiqué d’il y a quelques mois, la commission doctrinale des évêques de France, critiquant un livre de D.Cerbelaud sur Marie, affirme notamment ce qui suit:

“Le type de méthode adopté par l’auteur pour analyser les composantes du dogme marial dans la foi catholique signale une conception surprenante de la Révélation. Il paraît souvent loin d’avoir intégré l’enseignement du concile Vatican II : dans la constitution Dei Verbum, celui-ci reprend la vision la plus traditionnelle de la Révélation comme l’ouverture en plénitude par Dieu à l’homme de son être divin dans le Christ, le Verbe incarné. Au contraire, l’auteur examine le dogme comme si la Révélation consistait avant tout en propositions verbales énoncées par Dieu avec autorité. Dans une telle perspective, la plénitude de la Révélation procurée par le Christ ne permet de prouver la vérité du dogme que par la découverte dans l’Écriture sainte d’un mot ou d’une expression correspondant exactement à ce que l’Église enseigne.

“Mais si la Révélation est essentiellement l’appel adressé par Dieu à la créature humaine d’entrer en communion avec lui dans la libre obéissance de la foi, le caractère définitivement achevé de la Révélation n’empêche nullement l’union de s’approfondir, tout au contraire, et de devenir plus consciente d’elle-même. La vérité du dogme ne se montrera pas alors par la présence matérielle, dans la lettre, de la doctrine énoncée mais par le fait, plus complexe mais plus vivifiant et plus prégnant, que tel énoncé contribue à mettre en lumière la portée de l’oeuvre révélatrice et rédemptrice.”

Je traduis: ne pas s’en tenir au seul texte de la Bible, mais réfléchir dessus…

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“Même la poussière qui s’est collée à nos pieds, nous vous la laissons…”

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 11:23 Modifier

L’attitude proposée par ce passage (Luc 10,11 et parallèles) est-elle encore considérée comme vraiment chrétienne au XXI° siècle?

C’est là un exemple de la progression qui se fait me semble-t-il dans la réflexion sur l’attitude chrétienne.

Peut-on imaginer qu’un chrétien véritable dise ou fasse quelque chose de ce genre, face à quelqu’un qui ne veut pas l’écouter? Sincèrement je ne le crois pas!

L’attitude ne serait pas du tout celle-là, au XXI° siècle. Il me semble qu’on resterait amical, et qu’on serait humble. Alors que l’attitude décrite ci-dessus est qualifiée par la Table pastorale de la Bible de “dédain, malédiction”, et que la TOB de son côté précise: “geste de rupture” avec une “ville jugée indigne de recevoir l’évangile”….

Il me semble que la bonne attitude n’est pas, aujourd’hui, celle que nous prescrit ce passage d’évangile (et de même Actes 13,51).

Elle est plutôt par exemple celle proposée par Eloi Leclerc: l’amour est premier, et non l’annonce intellectuelle d’une connaissance que nous maîtrisons bien mal nous-mêmes:

“Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile” (2 Co 4,7).

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Continuité, et nouveauté!

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 11:01 Modifier

Catholique, je suis sensible à ce que représente, comme réalité qui a traversé les siècles, l’eucharistie célébrée par des prêtres ordonnés par les évêques qui se sont succédés depuis les débuts de l’Eglise. Il y a là une formidable continuité, nécessaire presque sûrement pour affirmer la présence divine parmi nous.

Et la “présence réelle” dans le tabernacle fait partie pour moi de cette réalité à laquelle je crois, que je respecte très profondément et devant laquelle je prie.

Mais en même temps! Comme je l’explique dans divers textes du site “Approches”, pourquoi ne pas admettre que certains chrétiens voient les choses différemment? Que pour eux ni cette continuité, ni cette façon de célébrer la cène n’aient de sens!

L’unité, que chacun réclame, peut être vue de plusieurs façons:

– Ou bien comme l’uniformité autour de la “totalité de la foi” comme le demande malheureusement une des oraisons que nous avons lues pendant la semaine de l’unité.

– Ou bien comme une diversité! Les protestants y sont habitués! Pour eux, l’église catholique n’est qu’une des variantes parmi les nombreuses variantes de christianisme qu’ils connaissent. Il y a moins de différence entre les catholiques et certains luthériens qu’entre ces derniers et certains évangéliques!

Accepter “l’unité dans la diversité”, ce peut être aussi une façon de permettre des initiatives.

L’acceptation de la différence, au sein d’une “communion de tous les chrétiens”, peut d’ailleurs se concevoir à deux niveaux:

– Ou bien demander la réciprocité: j’admets que vous par exemple, évangéliques, vous célébriez différemment et que votre foi diffère sur certains points; mais j’attends que vous admettiez en sens contraire que ma façon de croire et de célébrer a aussi sa légitimité.

– Ou alors, carrément audacieux: je te reconnais comme chrétien bien que tu sembles parfois ne pas me reconnaître comme tel! (”L’Eglise catholique, c’est Satan”)… Unité proposée sans rien attendre en échange: je sais que tu te considères comme chrétien, et je t’admets, quand tu voudras, parmi mes frères; sans condition…

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Adaptation à la culture moderne

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 10:56 Modifier

Comment les chrétiens peuvent-ils être compris des hommes d’aujourd’hui?

Parmi les nombreuses pistes explorées à ce sujet par Henri Bacher dans son site Logoscom, l’une d’elles concerne le fait que nous ne sommes plus à l’époque de l’écrit, et qu’il faut savoir s’exprimer selon le langage des hommes de notre époque: être grecs avec les grecs, etc.

Le dernier texte qu’Henri Bacher vient de mettre sur son site pose à nouveau la question, et encourage le pasteur à laisser les jeunes, qui sont en général les plus à l’aise avec cette culture, prendre des initiatives: pourquoi pas par exemple un culte animé par eux l’après-midi, distinct du culte “traditionnel” du matin?

Quelques extraits:

“.. L’église-mère et la « filiale postmoderne » travailleront en réseau. Vous serez le pasteur du réseau, mais pas son patron (..)

– Laissez beaucoup de place à l’expérimentation, aux erreurs, aux échecs. Sans échecs pas de développements importants!

– Définissez ensemble ce qui n’est pas négociable (certaines options théologiques fondamentales, comme par exemple, Jésus-Christ mort et ressuscité), ce qui est négociable (la pratique, par exemple, des dons spirituels) et ce qui est du domaine de la liberté (habillement, langage, disposition de la salle de culte, etc.).

– Mettez en place une instance interne de recours pour les litiges.

– Préparez l’ancienne communauté à ne pas s’attendre à être clonée, mais à donner naissance à un organisme totalement différent de l’ancien.”

A méditer, comme beaucoup d’autres textes de ce site “trois étoiles” !

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7-3-2005

Pourquoi le Pape ne démissionne pas…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 13:40 Modifier

Courrier International n° 748 page 13 indique qu’une étude a été effectuée il y a quelques années à la demande de Jean-Paul II sur la question de la démission du Pape. L’auteur de l’étude, un cardinal éminent qui est mort depuis, concluait qu’il y avait un risque en cas de démission du Pape: c’est que si une partie des catholiques n’est pas d’accord avec les décisions prises par le nouveau souverain pontife, il se crée une sorte de schisme, aux conséquences potentielles graves pour l’église; une partie des fidèles continuant à se réclamer de l’ancien pape et en appelant à lui… C’est donc semble-t-il pour préserver la liberté de son successeur que Jean-Paul II ne démissionne pas.

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2-3-2005

Des millions d’années?

Catégorie: Ouvertures — Ph.L @ 11:39 Modifier

Echange de messages, après le Tsunami

Cher P.!

Merci pour votre message plein de bon sens qui rejoint tout à fait des questions que je me pose, et qu’il paraît sain de se poser! Et du coup je lui réponds aussitôt!

>Objet: “Une question saugrenue”

> Je suis préoccupé par une question qui me dérange et que je vais avoir beaucoup de mal à énoncer clairement:

> Sommes nous, nous les hommes, au beau milieu (otages!) d’une “guerre” entre Dieu et l’esprit du mal? A-t-Il estimé que nous puissions être d’un quelconque secours?

> L’Amour qu’Il nous porte et que Jésus nous a transmis est certainement “la solution”, mais quel gâchis! Deux mille ans après nous ne savons pas encore aimer! Il y a des exceptions, elles font la une des médias, mais moi, mon entourage, nous sommes tellement maladroits et pleins de contradictions!

> Alors pourquoi sommes nous “dans” cette galère? Il faudra, à ce rythme, des millions d’années! Bien sûr, pour Dieu, une seconde ou mille ans… En attendant la misère grandit, les guerres sont plus atroces et notre petite terre y met du sien pour noyer les enfants ou leurs parents! Que de misère Seigneur!

> Cet élan de solidarité, récemment déclenché, est-il Signe ? L’aide sera t elle de longue durée? Sans être pessimiste je vois bien qu’à la première bavure d’une ONG, au premier détournement d’un malin, il y aura repli sur notre confort!

> Ma logique humaine est bien courte certes, mais bien déroutée par ces éléments apparemment contradictoires!

> Devant mon clavier je me suis laissé emporter plus loin qu’une petite question “saugrenue”, mais j’envoie l’ensemble et serais heureux que vous ayez le temps d’y répondre. Merci!

> Et que le Seigneur nous éclaire!

Oui, quelle difficulté, et aussi, comme vous le dites, quel gâchis! Il m’arrive de pleurer en pensant que dès l’époque des Psaumes, un certain nombre de clefs spirituelles essentielles avaient été repérées, et que nous en sommes toujours aussi bas: que le christianisme (le judéo-christianisme) a si peu influencé apparemment l’histoire et le comportement des hommes, et des chrétiens en particulier; que nous sommes si loin d’un comportement évangélique.

Sur le site “Choisis d’aimer”, il y a le texte, assez long, d’une conférence du Père Duval-Arnould, qui est, en ce qui concerne le problème du mal, ce que je connais de meilleur: Jésus, explique le père Duval Arnould, ne nous a pas dit pourquoi il y a le mal; il nous a “seulement” donné la voie pour agir personnellement, pour avancer en ce qui nous concerne.

Pourquoi nous sommes dans cette situation: je retournerais volontiers le problème, en faisant exprès, un instant, d’oublier la révélation et de me contenter de voir le monde d’un point de vue purement humain (ou scientifique): il y a passage progressif, pour l’humanité, de l’animalité à un nouvel état, qui pour l’instant n’exclut nullement la violence; mais à l’échelle des millénaires, et si nous n’avons pas cassé notre terre avant, il y a peut-être, sinon “progrès”, du moins assurément évolution.

Comme je l’ai dit plus haut, ce que Jésus nous propose, c’est un chemin d’amour personnel; il ne nous dit pas pourquoi le monde est dans cet état. Cela dépasse peut-être complètement notre compréhension.

Deux hypothèses majeures viennent à l’esprit:

– soit en effet, comme vous le dites, il y a un combat supérieur; nous sommes dans une barque, sur des flots agités par des puissances qui se combattent. Il est important alors de noter que Dieu ne se montre pas le “tout puissant”, expression qui passe mal à notre époque, mais le “très bas” (Christian Bobin), le tout amour, qui meurt avec nous.

– soit il s’agit “simplement” d’une loi de croissance, qui fait passer le monde de la matière vers le spirituel, avec tous les soubresauts qui accompagnent ce passage; et ce n’est qu’après la mort que nous comprendrons le sens des souffrances et des malheurs. L’homme moderne se révolte volontiers contre cette hypothèse. Je reconnais qu’elle est un peu courte, et que jamais il n’est possible de la présenter à quelqu’un qui souffre!

Donc ce qu’il en est du monde, nous ne pouvons le dire; mais pour chacun de nous, Jésus ouvre une voie d’amour et de paix intérieure, et c’est “quand même” fondamental! La croissance intérieure du royaume en nous n’a pas de limites, nous pouvons rayonner de louange et de charité; vivre confiants parce que l’amour de Dieu est devenu une réalité dans notre vie. Et, comme le dit Jésus à Pierre dans le dernier chapitre de l’évangile de Jean, accepter que Jésus nous dise: “Que t’importe! Toi, suis-moi!”, c’est à dire: “en ce qui te concerne, vis selon mon amour, et ne cherche pas à tout comprendre”.

Il faudra, dites-vous, des millions d’années: personnellement je ne vois pas l’histoire de la terre comme devant se prolonger forcément longtemps: je la vois un peu comme une planète quelconque dans une galaxie quelconque, qui mourra d’une mort banale (ou par suite d’une guerre) dans n années (n compris entre, mettons, 50 et 500 000…). Elle mourra comme chacun de nous meurt. Je ne crois pas du tout – en tout cas je ne base pas du tout ma réflexion – sur l’hypothèse optimiste d’une montée vers le royaume *sur terre*: il y a là je crains un malentendu, une continuation de l’espérance – erronée – de l’ancien peuple juif: “Est-ce maintenant que tu vas rétablir le royaume?”. Teilhard était me semble-t-il dans cette ligne, qui me paraît fort hasardeuse.

Mais l’existence continue après la mort: c’est une des idées force que nous apporte le “fait Jésus”. Et dès lors, comme nous savons très peu, voire rien du tout, sur cet au-delà, il faut se contenter de vivre (d’essayer de vivre) comme Jésus nous le propose: dans la louange et la charité…

Dites-moi ce que vous en pensez; ou bien, ce qui serait encore mieux, venez nous rejoindre, sans aucun engagement, sur “Echanges Chrétiens sur le Net”, qui est bien le lieu où, à quelques dizaines de chrétiens, nous échangeons sur des sujets comme celui là!

Au plaisir de vous lire,

Fraternellement en Christ

Philippe L

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25-2-2005

Masturbation “licite”…

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 11:43 Modifier

“Courrier International” n° 745 du 10 février p.55 signale un nouveau guide sexuel publié est-il dit avec la bénédiction du Vatican: “Peccato non farlo” – ce qui veut dire à la fois “C’est un péché de ne pas le faire” et “Dommage de ne pas le faire”, avec comme sous-titre “Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe mais que l’Eglise n’a (presque) jamais voulu vous dire”.

Ce livre fait apparemment suite à un discours où Jean-Paul II affirmait que le phénomène croissant des enfants uniques est une menace sérieuse pour l’avenir de l’Italie.

L’objectif du livre est notamment d’aider les couples à surmonter impuissance et frigidité.

Je cite toujours “Courrier International”:

“Le septième ciel n’est pas au rendez-vous? La masturbation est licite après un rapport si la femme n’a pas atteint l’orgasme, écrivent-ils, citant plusieurs théologiens.”

Ce mot “licite” me fait penser au livre de Marc Oraison “Une morale pour notre temps“, où il déplorait que la morale soit définie en termes de permis et d’interdit, alors qu’il s’agit d’amour et de situations toujours nouvelles, avec des avantages et des inconvénients à chaque décision.

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24-2-2005

Le suaire de Turin

Catégorie: Recherches — Ph.L @ 11:42 Modifier

Deux livres reposent à nouveau la question de son ancienneté: “L’évangile de Jimmy” de Didier Van Cauwelaert (Albin Michel 2004), et “L’affaire du linceul de Turin” de Denis Desforges (Albin Michel 2005).

Il semblerait en particulier que le travail de datation effectué soit discutable…

(Je tire ces informations d’une chronique de Jacques Duquesne dans l’Express du 7 2 05, p. 95).

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23-2-2005

Témoins vivants…

Catégorie: Approfondissement — Ph.L @ 11:48 Modifier

Dans une convocation très bien faite et très satisfaisante le responsable de notre association paroissiale propose notamment l’objectif suivant:

“- Renforcer les liens entre nous, qui sommes les témoins vivants de l’Amour du Christ”

“Témoins vivants”: je comprends et approuve, mais pourtant ce n’est pas exactement ainsi idéalement que je dirais les choses.

D’abord parce que, on le sait bien, nous sommes loin d’être ces témoins, sauf peut-être quelques individualités extraordinaires ici ou là.

Mais aussi parce que, un peu comme les juifs, nous sommes d’abord ce que nous sommes: une sorte d’ensemble d’individus qui, de fait, suivons Jésus c’est à dire avons vu en lui le chemin qui nous donne la vie. Etre témoins n’est en pratique que second.

En fait c’est déjà le mot “vivants” qui me gêne; c’est très fort!

Donc spontanément j’aurais peut-être écrit: nous qui essayons d’être les témoins…

Etre, et essayer d’être, ce n’est pas la même chose… Le premier me paraissait un peu prétentieux. Et aussi, je ne sais pourquoi, j’y ressentais paradoxalement une sorte d’exclusion des non chrétiens: car après tout ils peuvent eux aussi être témoins de l’amour!!

D’où une nouvelle rédaction:

Resserrer les liens entre nous, qui voulons être des témoins de l’amour du Christ…

(Le A majuscule ne me paraît pas non plus nécessaire: il “absolutise”).

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Contenu des différentes catégories

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 10:49 Modifier

La catégorie “Approfondissement” relève du christianisme le plus classique; elle prend en quelque sorte la suite des “Notes” du site “Choisis d’aimer”.

La catégorie “Recherches” réfléchit à partir d’expérimentations qui ont lieu parmi les chrétiens, ou de réflexions recueillies auprès de chrétiens.

Enfin la catégorie “Ouvertures” se situe dans la perspective ouverte par le site “Approches”, et pose des jalons ou soulève des questions dans des directions nouvelles.

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Ce blog est commun aux sites “Choisis d’aimer” et “Approches”

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 10:39 Modifier

Le site “Choisis d’aimer” est centré sur la présentation et l’approfondissement du christianisme tel qu’on l’énonce actuellement. Le site “Approches” se consacre à une réflexion sur le “fait Jésus” tel qu’on peut le percevoir au XXI° siècle.

Ce “blog” est une contribution à la réflexion sur le christianisme, et comportera aussi éventuellement des réflexions psychologiques et philosophiques. Il vous est possible d’y mettre des commentaires (qui n’apparaîtront en ligne qu’après que je les aie reçus par mel et validés).

Le site “Approches” comprend un forum, qui est un autre lieu de discussion: seuls les membres du forum peuvent y écrire (je vous demanderai de vous présenter brièvement à moi avant de valider votre inscription).

Dans ce blog comme dans le forum, tous les internautes peuvent lire ce qui est écrit: ne l’oubliez-pas!

Le site “Jésus-amour” comprend une adaptation des évangiles que j’ai réalisée il y a quelques années, et quelques réflexions sur des oraisons liturgiques.

Enfin le blog “Pertinences” contient des informations ou réflexions plus générales, notamment sur l’informatique ou l’actualité.

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12-2-2005

Qu’est-ce qu’un “blog”?

Catégorie: Généralités — Ph.L @ 10:13 Modifier

Se reporter par exemple à l’encyclopédie Wikipedia. C’est un journal en ligne, organisé avec l’aide d’un logiciel spécialisé qui permet de classer les archives, etc.

N’importe qui peut en créer sur des sites spécialisés (par exemple blogger.com), ou alors on le met en place sur son propre site, ce qui permet de l’adapter plus exactement à ses besoins.

Pour se tenir informé des adjonctions sur ce blog, une méthode très pratique est le “RSS”.

L’adresse à mentionner est http://www.approches.org/az1/wp-rss.php

Pour des explications sur le RSS et les blogs, voir “Pertinences” à la date du 15 janvier.

Les intellectuels aiment-ils?

Un récent article de Benoit XVI-Ratzinger a été peu apprécié par certaines communautés juives.

Joseph Ratzinger-Benoit XVI explique en effet que « une interprétation théologique de l’Etat d’Israël, qui relie la fondation de l’Etat juif à la promesse biblique de la terre, est impossible selon la compréhension chrétienne”. 

Je suggère pour ma part que « imparfaite est notre science, imparfaite est notre connaissance » ! (Saint Paul).

Est-ce aux chrétiens, si titrés soient-ils, de décider ce que Dieu a prévu pour Israël?

Le problème des intellectuels, c’est que souvent ils oublient que l’essentiel nous dépasse (n’est-ce pas, Saint Ex?)

Il s’agit d’aimer. Et pas de remplacer l’amour, ainsi que la foi, par des raisonnements. C’est le problème des intellectuels, et de l’Eglise, en tout temps.

(Billet d’humeur, je le reconnais: « Tais-toi donc, grand Jacques / Joseph…! Que sais-tu du plan de Dieu? »)

Post Scriptum – Je pense à la fin de l’épisode de l’aveugle né: « Vous dites ‘nous savons’ – c’est pourquoi vous restez aveugles »  (Trad Ph.L. / Le R.A.)